
JUSTICE. Il avait une totale confiance en son aide-comptable. Et pourtant, il s’est trompé sur toute la ligne. Un jeune homme de 26 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Nouméa pour abus de confiance. De 2015 à 2016, cet aide-comptable, embauché à la sortie de ses études, a détourné la somme de 9,9 millions de francs et quelques milliers en argent liquide à une entreprise de BTP. Les magistrats ont cherché à comprendre comment et pourquoi cet assistant a réussi à soustraire autant d’argent en un temps record. « Le responsable de l’entreprise signait les chèques sans ordre en faisant confiance à son employé », a expliqué la présidente du tribunal. « Un classique… », a regretté le procureur de la République, Nicolas Kerfridin.
Le prévenu, licencié depuis la découverte des faits, est accusé d’avoir réalisé « des faux et des montages » et ainsi, avec l’argent gagné frauduleusement, de se « payer des voyages en Nouvelle-Zélande et en Australie avec sa compagne » et de « multiples achats sur internet ». Me Philippe O’Connor, l’avocat de l’entreprise de bâtiment, a précisé au tribunal que ce détournement a « mis à mal une entreprise de trente et un salariés. Aujourd’hui, il y a de grosses difficultés à boucler les comptes ». Au parquet d’ajouter, « la victime, ce n’est pas que la société mais bien tous les salariés qui se sentent fragilisés par cette situation ». Trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis ont été requis. Le mandat d’arrêt n’a pas été réclamé, « car il faut qu’il travaille pour rembourser la victime ». Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l’aide-comptable à deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis mise à l’épreuve. Il a l’obligation de rendre l’argent à son ancien employeur dans les deux prochaines années.