ENVIRONNEMENT. Les scientifiques de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) de Nouméa sont revenus d’une mission nommée Iguane sur l’îlot Surprise, dans le parc naturel de la mer de Corail, pour étudier les effets bénéfiques des fientes d’oiseaux (Foux, Puffins du Pacifique, Frégates et les Noddis) sur le développement des coraux, menacés par le réchauffement climatique. « Bien que l’on soit en hiver, nous avons recensé une population d’oiseaux de 35 000 individus dont beaucoup en période de reproduction », a indiqué Martin Thibault, ornithologue. L’objectif de la mission était ainsi de déterminer le lien entre les déjections d’oiseaux marins, riches en azote et en phosphate, sur les coraux, mis en contact par le biais du ruissellement ou de la percolation sous l’îlot. « Nous sommes dans une situation d’urgence telle, que toute piste permettant de mieux conserver les coraux et les oiseaux marins doit être explorée », a affirmé Fanny Houlbreque, chargée de recherche. Outre des échantillons à visée scientifique, les membres de la mission ont également ramené de l’îlot Surprise, deux sacs de 100 litres remplis de déchets en plastique. Des bouteilles, des bouchons ou des tongs charriés par les marées sur les rives de ce joyau des récifs calédoniens. Situé à quelque 200 kilomètres de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, ce confetti est pourtant en réserve intégrale, isolé de toute perturbation humaine et l’un des rares sanctuaires d’oiseaux marins et de récif corallien de la planète.