JUSTICE. Des peines de quatre à six mois de prison avec sursis ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Nouméa qui a rendu son délibéré, mardi, à l’encontre de quatre gérants d’une société d’ambulances installée dans le Grand Nouméa. Dans cette affaire de travail clandestin, qui remonte au début de l’année 2015, les magistrats les ont aussi condamnés à des amendes allant de 200 000 à 400 000 francs. « L’infraction reprochée est constituée », a sommairement déclaré la juge, Edwige Kouassi, qui a motivé son jugement sur une dizaine de pages. En clair, la justice a considéré que ces gérants de société n’ont, entre autres, pas déclaré, ni payé une partie des heures supplémentaires de leurs salariés.
Selon l’inspection du travail et les nombreux salariés qui se sont portés partie civile, la société les payait 25 heures supplémentaires par mois, en moyenne, quand ceux-ci effectuaient… « 120 de plus par mois ». « Un travail à la chaîne », avait décrit l’avocat Me Martin Calmet, partie civile, et des conditions qui « ne respectaient pas la dignité humaine », a ajouté Me Anne-Laure Dumons. « On ne pouvait plus respirer, avait également raconté une des victimes. On devait être à la disposition des employeurs, ils nous rajoutaient des heures supplémentaires sans nous payer ». Un autre ambulancier avait exprimé sa « détresse » et son sentiment « de ne plus vivre dignement ». À la barre du tribunal, les responsables de la société - trois membres d’une même famille et une associée - avaient fermement nié les accusations avant que leurs avocats, Mes Philippe Gandelin et Cédric Bull, ne réclament la relaxe. Ce ne fut pas le cas. Le tribunal a d’ailleurs suivi à la lettre les réquisitions du procureur de la République.