Pour son premier geste officiel, la nouvelle commissaire déléguée de la République (CDR) pour la province Sud a choisi de rendre hommage, hier au monument aux morts de La Foa, « aux soldats présents ou disparus qui se sont battus pour que nous puissions vivre libres et dans la dignité. » Elle a été accueillie par des représentants de la province et du gouvernement, une majorité des maires du Sud, des anciens combattants, des gendarmes… et la pluie. Une météo capricieuse qui a contraint les gendarmes à entonner a cappella la Marseillaise, la sono faisant défaut.
Arrivée samedi soir, Florence Ghilbert-Bezard a pris ses fonctions dès hier matin.
Cela n’a pas entamé le plaisir de Florence Ghilbert-Bezard. « Je suis très heureuse d’être là, car c’est mon premier choix et je suis ravie ».
A la résidence de la subdivision, la nouvelle CDR s’est adressée à ses futurs partenaires. Si sa feuille de route reste encore à définir, elle a désigné ses « deux premiers dossiers d’actualité. » En premier lieu, la sécurité. « Je sais que c'est une de vos sources de préoccupations et je serai attentive à ce qui pourra encore faire progresser la sécurité sur le territoire. »
Pour le second, « je vous avoue que depuis que je suis arrivée, on m’en parle beaucoup. Même avant que je n’arrive », s’est-elle amusée à souligner devant les maires du Mont-Dore, de Dumbéa, de Bourail, de Moindou, de Sarraméa, de Farino ou encore de Thio. « L'avancement et le suivi des contrats de développement. Des réunions sont d'ores et déjà inscrites à mon agenda. L'idée est de pouvoir les faire vivre et évoluer autant que nécessaire. »
Une mission qu’elle aborde avec humilité. « Ma méthode, c’est avant tout l’écoute, le dialogue et puis je suis une femme de terrain », résume la CDR. « Je suis quelqu’un de simple, avec un contact plutôt facile. L’idée, c’est d’aller au-devant des personnes. »
Dans son agenda, les prochains jours sont justement consacrés à des premières rencontres. « [Aujourd’hui], j’accompagne la délégation de sénateurs à l’île des Pins. J’ai une réunion du CLSPD au Mont-Dore en fin de semaine. Puis, je vais attaquer toutes les visites de courtoisie. Ma priorité numéro 1 est d’aller rencontrer les maires. Je crois que tant qu’on n’est pas allé sur le terrain, cela reste très livresque, j’ai besoin que l’on me montre. »
Et il est des terrains sur lesquels la nouvelle CDR ne s’aventure pas encore. Elle a pris soin hier de ne pas aborder certains sujets, comme le deuxième référendum, car Florence Ghilbert-Bezard devait rencontrer hier après-midi le haut-commissaire pour connaître sa feuille de route.
Son parcours, Florence Ghilbert-Bezard le résume ainsi. « Cela fait trente ans de carrière, dont vingt ans à l’Etat. Surtout au ministère de l’Intérieur. J’ai fait une petite excursion dans les collectivités territoriales. Essentiellement, mon cœur est à l’Etat ». C’est son troisième séjour en outre-mer, après Mayotte, en tant que sous-préfète. Juste avant la Calédonie, elle était conseillère territoriale du directeur général de la gendarmerie.
La nouvelle CDR aura sûrement des situations explosives à gérer. Un domaine qu’elle connaît, car en 2017, son « exploit » avait fait le tour des journaux. A Mayotte, en l'absence de démineurs, basés à La Réunion, elle avait ouvert elle-même un colis suspect à l'aéroport.