«Akilisi Pohiva était un homme d’Etat sage et un grand ami de la Nouvelle-Zélande, a déclaré devant le Parlement kiwi le ministre Kelvin Davis. Il était un militant, quelqu’un qui défendait les droits et la démocratie. »
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, s’est de son côté dit « terriblement attristé » par l’annonce de ce décès. « Il était pour son peuple un avocat passionné, mais aussi pour ses îles adorées et pour notre famille du Pacifique », a-t-il dit. L’ambassade de France à Fidji a adressé ses condoléances à sa famille et au royaume.
Combat pour
la démocratie
Professeur d’histoire et de sociologie à l’Université du Pacifique Sud, Akilisi Pohiva se lance dans les années 1970 dans le combat pour la démocratie, à une époque où Tonga est sous le joug d’une monarchie absolue contrôlée par la famille royale et la noblesse. Il appelle à l’installation de la démocratie dans la nation insulaire. M. Pohiva entre au Parlement tongien en 1987, espérant faire changer les choses de l’intérieur. Mais il est exclu de la fonction publique.
En 2008, le roi George Tupou V décide de renoncer à certains de ses privilèges, notamment celui de choisir le Premier ministre. Pohiva est élu à ce poste en 2014. Il sera le premier citoyen à être choisi par le Parlement. Inculpé de sédition en 2002 pour un article publié alléguant que le roi avait une fortune secrète, il avait finalement été acquitté par un jury.
Second mandat
Fin 2017, le roi Tupou VI prononce la dissolution du Parlement et renvoie le Premier ministre. Mais contre toute attente, Akilisi Pohiva remporte un second mandat.
En dépit de ses problèmes de santé, qui lui avaient déjà valu en 2018 d’être placé en soins intensifs, le Premier ministre avait assisté le mois dernier à la réunion annuelle du Forum des îles du Pacifique (FIP) au Tuvalu, où il avait prôné une réaction urgente aux défis du réchauffement climatique.
On ignore quand se dérouleront les obsèques du Premier ministre, qui avait sept enfants. Son épouse était décédée en 2018. Des médias tongiens rapportent que le Parlement de l’archipel a suspendu indéfiniment ses travaux.