JUSTICE. Malgré les campagnes de prévention auprès du grand public et des sanctions pénales encourues élevées, la chasse à la tortue semble persister. Preuve en est la condamnation, lundi, d’un homme de 57 ans, originaire de la région de Hienghène, devant le procureur de la République dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) à la peine d’un mois de prison avec sursis et de 30 000 francs d’amende. L’intéressé devra verser, en outre, la somme de 200 000 francs de dommages et intérêts à la province Sud - qui s’était constituée partie civile à l’audience. « C’est très bien que la justice sévisse pour ces affaires de braconnage. Il faut que la population comprenne qu’il y a des règles pour sauvegarder des espèces protégées en danger », confie une source proche du dossier.
Le 2 juin dernier, un contrôle routier, mené conjointement par la gendarmerie et une équipe de gardes nature de la province Sud, permettait la découverte dans une glacière d’un morceau de viande de tortue de plus de 3 kg. Pris la main dans le sac, le quinquagénaire a bien été obligé de reconnaître que la viande lui appartenait, mais il a fermement nié avoir pêché l’animal. Les investigations n’ont pas permis de confondre le braconnier.
Depuis plusieurs années déjà, les provinces Nord et Sud se sont dotées d’outils juridiques pour protéger les tortues marines et leurs œufs. Les codes de l’environnement interdisent, en effet, la pêche, la mutilation, le transport, la détention, la commercialisation ou encore l’exportation de tortue. Les sanctions peuvent atteindre 1 780 000 francs d’amende et un an de prison. La capture de tortue verte est uniquement autorisée dans le cadre de certaines cérémonies coutumières (nouvelle igname, mariage, deuil…) par les autorités provinciales et les aires coutumières concernées.