« Nous avons conscience qu’il ne s’agit pas d’une mesure révolutionnaire, mais c’est l’addition d’initiatives comme celle-ci qui peut changer les choses », avoue Nina Julié, porte-parole de Générations NC. C’est dans cet état d’esprit que le parti a annoncé, hier, le dépôt au Congrès d’un projet de loi visant à interdire l’importation et la mise sur le marché d’écrans solaires corporels contenant deux perturbateurs endocriniens : l’oxybenzone et l’octinoxate.
« Les objectifs de ce projet de loi sont de protéger les récifs coralliens du Caillou qui peuvent souffrir de la présence de ces perturbateurs endocriniens dans nos eaux, mais aussi et surtout de protéger les Calédoniens puisque ces substances sont suspectées d’être nocives pour la santé », explique Nina Julié.
Les produits contenant celles-ci ont déjà été interdits dans l’Etat d’Hawaii et aux Palaos, où la liste des substances prohibées est beaucoup plus longue. Une proposition de loi de pays a été présentée en Polynésie française sur le sujet, mais n’a pas encore été étudiée par les élus de l’assemblée polynésienne.
Selon le projet de loi porté par Générations NC, cette interdiction se ferait en deux temps : une interdiction d’importation au 1er juin 2020 et une interdiction de mise sur le marché au 1er janvier 2021. Une mesure qui, selon Générations NC, ne devrait pas conduire à une pénurie de crème solaire sur le Caillou, puisque moins de 20 % des produits vendus en Nouvelle-Calédonie seraient concernés.
Générations NC compte également déposer un voeu afin de demander au gouvernement que la TGC soit réduite à 3 % au lieu de 22 % aujourd’hui pour les produits solaires qui seraient non visés par la loi, et que ceux-ci soient considérés comme des produits de première nécessité dont les marges sont encadrées. « Les crèmes solaires sont taxées comme des produits de luxe. Le taux de TGC qui s’y applique est le même que pour un parfum de grande marque alors que ce sont des produits indispensables. En Australie, les crèmes solaires sont totalement exonérées de GST, qui est l’équivalent de la TGC », affirme Nicolas Metzdorf, président de Générations NC. S’ajoute à ce voeu une demande de mise en place d’un groupe de travail sur le sujet global des perturbateurs endocriniens afin de suivre l’avancée des recherches et adapter le cadre réglementaire en conséquence.
Cette proposition de projet de loi est venue en réponse à une demande des jeunes ayant participé à la marche pour le climat du 15 mars 2019. Deux réunions de travail avaient été organisées à la suite de cet événement et ont permis de mettre en forme un projet de réglementation.