Quelques heures après les annonces du gouvernement pour freiner l’épidémie de Covid-19 mardi, les mesures de confinement pour toute personne débarquant sur le territoire entraient en vigueur avec l’atterrissage d’un premier avion. Un dispositif rapidement mis en place, pas toujours très clair pour ceux qui posaient le pied sur le Caillou. Chacun s’est vu remettre un dépliant déclinant trois situations et les précautions à prendre selon son état de santé. Mais les détails manquaient. Car au-delà de s’enfermer chez soi, quels sont les gestes à adopter en confinement, en particulier lorsqu’il se déroule à plusieurs ?
Première règle imposée par le gouvernement : aucune sortie n’est autorisée, sauf si celle-ci est d’ordre médicale. Si, en France, faire ses courses et promener son chien peut faire l’objet d’une autorisation particulière, ce n’est pas le cas ici. Les personnes confinées devront compter sur leur entourage. « Demandez à votre famille ou à vos amis de vous aider dans votre organisation familiale », suggère le gouvernement. Au sein du foyer, les personnes confinées doivent également changer leurs habitudes, notamment en respectant « la distanciation lors des événements de la vie quotidienne (repas, télé…) ». Personne ne s’embrasse, chacun garde une distance d’un mètre avec l’autre, et, idéalement, « installez-vous seul dans une chambre ». Quid des touristes et de ceux qui viennent visiter leur famille le temps de quelques semaines ? Pour eux, le lieu de confinement « est le lieu de votre séjour ». Là encore, aucune sortie n’est autorisée. Ceux qui logent à l’hôtel ne doivent pas sortir de leur chambre.
Des mesures que certains professionnels de santé jugent pour autant insuffisantes. « Habiter dans un appartement avec trois personnes, c’est juste réduire légèrement le risque », déplore Fabien Deniaud, pneumologue à Nouméa. Lui aurait préféré une décision plus radicale du gouvernement pour assurer « un risque zéro ». « Laisser sortir des personnes d’un avion, c’est déjà une prise de risque. Selon moi, il aurait fallu défendre une quarantaine intelligente. » Ce qui l’inquiète : « un scénario comme à Mulhouse », soit un pic d’épidémie qui entraînerait une saturation des services de réanimation. En première ligne face à des patients fragiles, le pneumologue constate également un cruel manque de matériel. « Nous n’avons eu aucun masque, ils sont tous réservés, on ne peut même plus en acheter. » Pas d’échantillons de test non plus.
Fabien Deniaud a pris les devants dans son cabinet. « Depuis hier on a espacé les consultations pour vider la salle d’attente, on propose du gel hydroalcoolique, on nettoie les poignées de portes… » Des gestes quotidiens alors qu’aucun cas n’a encore été détecté sur le territoire.
Contactée, la Direction des affaires sanitaires et sociales n’a pas répondu à nos sollicitations.