Dans un communiqué diffusé ce jeudi matin, le comité des sages constate, « à l’approche de la campagne électorale du deuxième référendum (…) des attitudes ou des prises de paroles qui augurent mal du bon déroulement de cette campagne, à l’instar de celui qui avait prévalu en 2018 pour le premier référendum, et qui sont contraires à l’esprit inspiré des Accords de Matignon et d’Oudinot et de l’Accord de Nouméa ».
Ce comité, composé de douze personnalités calédoniennes dont la tâche est de garantir la bonne tenue de la campagne, cible de nouveau les réseaux sociaux qui « continuent d’alimenter les oppositions frontales en laissant libre court, et souvent dans l’anonymat, à des diatribes, voire des insultes, parfois à caractère raciste, dangereuses pour la cohésion de la société et ne respectant pas le droit à la différence, l’identité de chacun et la légitimité de chaque communauté ».
Ce comité « souhaite rappeler qu’il est de la responsabilité de chacun de veiller à ne pas détruire les efforts engagés depuis plus de 30 ans pour maintenir le pays sur la voie de la paix et du dialogue, et à ne pas heurter les consciences en exacerbant des prises de position qui doivent avant tout s’inspirer du respect de l’autre ».
Le comité des sages est un groupe de personnalités « reconnues, respectées et représentant la diversité calédonienne » présenté comme des « gardiens de la parole ».
Il est composé de Taïeb Aïfa, Rock Apikaoua, Sosefo Falaeo, Jean-Pierre Flotat, Jean Lèques, Anne-Marie Mestre, Elie Poigoune, Marie-Claude Tjibaou, Octave Togna, Fote Trolue et Billy Wapotro.
La création de ce groupe avait été annoncée par Edouard Philippe en décembre 2017, lors d'un déplacement sur le Caillou.
En 2018, le comité des sages s'était déjà inquiété de la tournure de la campagne [1] et de ses débordements verbaux [1] sur les réseaux sociaux.
Comme toujours, à la veille de chaque scrutin et quel que soit le type d'élection, quantité de « faux profils » ou de pages font leur apparition sur Facebook. Leurs noms évocateurs (cagou déchaîné, écho cocotier etc.), leur phraséologie, leurs messages et montages photos ou vidéos plus ou moins subtils laissent généralement deviner leur appartenance à tel ou tel parti politique. Ces publications sont chargées de démonter le camp adverse et sont autant « d'appeau à trolls » qui génèrent des commentaires aux propos souvent répréhensibles par la loi.
Ces publications provenant de faux profils mais de vrais séides des états-majors politiques (qui s'en défendent généralement en se pinçant le nez) ont pris le relais des tracts anonymes diffusés à l'époque ou internet et les réseaux sociaux n'existaient pas.