L'ancien Premier ministre du Vanuatu, Charlot Salwai, et plusieurs anciens membres de son cabinet ont comparu, ce lundi, devant le tribunal de première instance de Port-Vila pour des faits supposés de corruption et de pots-de-vin. Charlot Salwai était accompagné de l'ancien ministre de l'Agriculture, Matai Seremaiah, de l'ancien ministre de la Santé, Jérôme Ludvaune, et de l'ancien député de la province de Tafea, qui regroupe les îles de Tanna, Anatom (Aneityum), Futuna, Erromango et Aniwa.
Motion de censure
Le principal plaignant dans cette affaire est l'ancien chef de l'opposition et actuel Vice-Premier ministre, Ishmael Kalsakau. Selon celui-ci, en novembre 2016, les quatre accusés avaient tenté de soudoyé des députés qui avaient signé une motion de censure à l'encontre du Premier ministre, une manœuvre qui aurait finalement échoué.
Le tribunal rendra son jugement le 29 juillet.
Classe politique corrompue
Originaire de l'île de Pentecôte, Charlot Salwaï avait été élu, le 11 février 2016, à la tête du gouvernement par une écrasante majorité de 46 des 52 députés du Parlement issu des législatives anticipées du 22 janvier précédant.
Cette élection s'était déroulée d un climat politique marqué par un fort taux de renouvellement politique d’une classe considérée comme corrompue (le précédent Parlement avait été dissous après que de nombreux élus avaient été reconnus coupables de corruption). Les députés vanuatais, malgré leurs différends, semblaient avoir voulu lancer un signal fort d’unité nationale en choisissant Charlot Salwai, un homme considéré comme consensuel.