Les Femmes engagées pour le oui (Feoui) ont officiellement lancé leur campagne référendaire ce samedi. Ce mouvement créé en 2018 réunit des membres de tous les milieux : monde politique, associatif, coutumier, religieux, etc.
A travers leur travail sur le terrain, les Feoui partent d'un constat : alors que les femmes sont plus nombreuses à être inscrites sur les listes électorales spéciales, elles sont encore peu à se déplacer dans les meetings et autres rencontres de campagnes électorales. Par ailleurs, l'abstention est également plus marquée chez elles que chez les hommes.
Une chance unique au monde
« Les femmes ne votent pas en masse. Pour plusieurs raisons très complexes, mais la cause principale, c’est vraiment une peur. Une peur de s’affirmer comme indépendantiste qui résulte d’un historique politique, assure Oriane Trolue, militante et l'une des figures de proue des Feoui. Qu’on soit Kanak ou de communautés différentes, il ne faut plus qu’on ait peur d’affirmer qu’aujourd’hui l’indépendance est l’unique espoir de transformer un modèle dans lequel on n’est pas bien. »
Pour les Feoui, l'indépendance et donc l'émancipation du pays « n'est qu'une première étape » vers l'émancipation des femmes calédoniennes. « On va pouvoir rentrer dans les débats à l’intérieur de la construction d’une nouvelle nation. Et cette fois-ci, par rapport à d’autres pays dans le monde, les femmes seront là dès le début, quand on distribue les cartes, poursuit Oriane Trolue. On pourra discuter à ce moment-là et poser le débat sur les problématiques des femmes pour une meilleure prise en compte. C’est la chance qu’on a aujourd’hui. Une chance unique au monde. »
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