
Le 19 juin dernier, le géant minier anglo-australien Rio Tinto avait annoncé qu’il ouvrait une enquête après la destruction, destinée à agrandir une mine de fer, d’un site qui fut habité par des Aborigènes il y a plus de 46 000 ans.
Excuses officielles
Lors de cette annonce, le président de Rio Tinto, Simon Thompson, avait présenté des excuses officielles à la communauté aborigène pour la destruction, le 24 mai, à l’explosif de la grotte de Juukan Gorge, dans les monts Hamersley, en Australie Occidentale, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Tom Price. Le rapport final sera publié d’ici octobre, avait alors indiqué la compagnie.
Ce lundi 24 août, à la suite d'une enquête interne, la compagnie Rio Tinto a indiqué qu'elle allait retirer les 360 millions de francs de bonus à son patron, le Français Jean-Sébastien Jacques. Par ailleurs, Chris Salisbury, chef de la division « Minerai de fer », et Simone Niven, cheffe de la communication de Rio Tinto renonceront à leurs bonus respectifs d'environ 80 et 70 millions de francs.
Manque de respect
Simon Thompson, le président du géant minier, a déploré un manque de respect de son groupe envers les communautés locales et leur patrimoine. « Cette enquête fournit un cadre clair en vue de changements. Il faut souligner que ce n’est que le début d’un processus et non sa fin », a-t-il indiqué. Avant d'ajouter : « Nous allons mettre en oeuvre de nouvelles mesures importantes pour nous assurer que ce qui s’est passé à la grotte de Juukan ne se reproduise pas. »
Importance culturelle
Un an après que Rio Tinto eut obtenu l’autorisation de détruire le massif, l’importance culturelle du site avait été établie à la suite de fouilles qui avaient permis de découvrir l’outil en os le plus ancien découvert à ce jour en Australie, et réalisé il y a 28.000 ans avec un os de kangourou. Des analyses ADN avaient également permis d’établir un lien entre le peuplement du site et des habitants actuels de la zone.