Une « tentative de déstabilisation de l'institution judiciaire » de la part de leur ministre dont ils demandent publiquement le départ.
« Confrontés à la décision du garde des Sceaux de saisir l’Inspection générale de la justice d’une enquête administrative contre trois magistrats, publiquement et nommément visés, du parquet national financier et aux propos que le garde des Sceaux a pu tenir ces derniers jours sur le corporatisme des magistrats », les magistrats du siège et du parquet de la cour d'appel de Nouméa ont voté une motion à l'unanimité ce lundi en assemblée générale.
Les magistrats dénoncent « la persistance du conflit d’intérêt majeur dans lequel se situe Éric Dupond-Moretti qui a mis en cause le parquet national financier et déposé plainte il y a moins de six mois, précisément au sujet de la procédure à l’origine de cette enquête administrative », déplorant par ailleurs « la tentative du ministre de la Justice de réduire les réactions de la magistrature et de ses représentants à un simple réflexe corporatiste ».
« Constatant que le ministre de la Justice, sous couvert d’un discours d’ouverture et de transparence, met à mal des principes démocratiques tels que celui de la séparation des pouvoirs, au profit d’intérêts privés », les fonctionnaires de la cour d'appel de Nouméa demandent en conséquence au président de la République Emmanuel Macron d'« agir en responsabilité en tant que garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire face à un ministre ayant perdu sa crédibilité ».
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