Ils sont plus de 120 expulsés de la tribu de Roh, à Maré, à avoir été rapatriés à Nouméa, hier, par deux vols d'Aircal. Plusieurs familles qui ont laissé toute leur vie derrière elles [1] à la suite des violences qui ont éclaté, lundi 2 novembre, entre des clans de Roh et d'autres du district de Guahma, à propos de l'installation d'un pasteur [2].

« Ce n’est pas humain ce qui s’est passé… On a été assiégés par une centaine de gens. Certains avaient des couteaux, des haches, des cailloux », racontait un père de famille dans notre édition de ce jeudi 5 novembre.

C’est au conseil régional de l’Église protestante (EPKNC) de décider. Pas à la grande chefferie. Ce n’est pas de leur ressort. On ne mélange pas coutume et religion. D’autant plus que nous avions déjà un pasteur en place. Sa maison a été brûlée.

(Un habitant de Maré)

Si la situation est plus calme depuis le rapatriement des personnes exclues de la tribu de Roh, « il y a une peur générale [3], concède la maire, Maryline Sinewami. Les gendarmes sont là pour assurer la sécurité et pour déterminer les responsabilités. On les laisse travailler. »

Hier, le Sénat coutumier a appelé « à la solidarité de tous les citoyens du pays » avec les expulsés de Maré. Et sollicite des dons de produits de toilette, médicaments, vêtements (enfants, adolescents et adultes) ainsi que des denrées alimentaires non périssables.
Deux permanences seront ouvertes ce samedi 7 novembre ainsi que le samedi 14 novembre, de 8 heures à 11 heures, et de 13 heures à 15 heures.

Par ailleurs, le Sénat coutumier « réitère ses encouragements au dialogue et à l'apaisement […] pour qu'une solution consensuelle puisse aboutir ».