Plus de 10 heures de présentations et d'échanges, au haut-commissariat. Débutée hier à 16 heures, la deuxième table ronde sur la reprise de l'usine de Vale NC, s'est achevée au-delà de 2 heures du matin, ce vendredi.
L'ambition défendue à la fois par les soutiens de la proposition Sofinor-Korea Zinc et les partisans de l'offre « Prony Resources NC » était de parvenir à un apaisement dans le pays et d'imaginer collectivement une issue positive pour le complexe hydrométallurgique.
Le temps pressait, les négociations exclusives entre le groupe Vale et le consortium baptisé « Prony Resources New Caledonia » incluant le Suisse Trafigura, doivent s'achever aujourd'hui, vendredi, pour une clôture de la transaction en janvier 2021.
Au terme des débats à la résidence, au milieu de la nuit, devant le haussariat où les attendaient une soixantaine de militants, Raphaël Mapou et Anthony Lecren, du collectif « Usine du Sud = usine pays », ont commenté et lu le relevé de décisions de la rencontre.
D'après le texte, « la présidente de la province Sud porte auprès des acteurs concernés la demande d'un report de la signature d'un accord dans l'attente de discussions qui porteraient sur : la venue de Korea Zinc sur le site afin de procéder à une expertise dans le cadre de la recherche d'un partenariat financier et-ou industriel ; l'actionnariat calédonien ; et le processus industriel, notamment la possibilité de faire évoluer le projet pour aller jusqu'au raffinage dans le cadre d'un partenariat industriel ».
En contrepartie, ou « en parallèle, l'ICAN, le collectif et l'USTKE s'engagent à suspendre les blocages pendant la durée des discussions. Les consignes seront passées en ce sens avant 6 heures pour une mise en œuvre de la décision avant 18 heures ».
D'après nos informations, la présidente de la province Sud, Sonia Backès, participerait à une visioconférence tôt ce vendredi matin avec des cadres du groupe Vale, de Vale Canada - filiale détentrice de 95 % du capital de Vale NC -, du géant suisse du négoce Trafigura, et des représentants de l'Etat.
En outre, selon le relevé de décisions de la table ronde, « pour répondre aux demandes d'expertise sur la stabilité du barrage, la diffusion du rapport d'expertise du 25 novembre (MECATER) sera assurée par la Dimenc », la Direction de l'industrie, des mines et de l'énergie de la Nouvelle-Calédonie.
« Par ailleurs, Sonia Backès, la présidente de la province Sud, a accepté l'hypothèse d'une expertise complémentaire si elle était demandée ».
Raphaël Mapou, porte-parole du collectif « Usine du Sud = usine pays »
« Il fallait que l'on arrive à formuler une position de compromis. C'était important, c'était même vital. La position de compromis a été difficile à trouver. La journée a été longue (…) La solution qui est sortie, c'est une proposition qui a été débattue, la présidente de la province Sud va proposer à Vale Canada, Trafigura, l'Etat… qu'une ouverture soit faite pour accueillir Korea Zinc pour une expertise. C'est que ce nous voulions. Et que l'on puisse travailler sur le modèle économique ».
Virginie Ruffenach, présidente du groupe AEC au Congrès
« Il est important qu'il y ait eu un apaisement. Ces débats ont été très longs, mais très utiles. Chacun a dit ce qu'il avait à dire. L'équilibre trouvé avec ce mandat donné à la présidente de la province Sud est important. Parce qu'il va permettre à ce que chacun trouve sa place dans ce projet. Pour notre groupe, l'intérêt des populations n'a jamais été absent au rendez-vous, bien au contraire. Il était très important pour nous de trouver une porte de sortie avec l'arrêt des blocages qui pénalisent les Calédoniens ».