Le ton est devenu un peu plus ferme encore. Ce dimanche à Nouméa, les Loyalistes ont exprimé leur "ras-le-bol" vis-à-vis des blocages liés à la vente de l’usine du Sud, qu’ils qualifient d’actes "terroristes", et ont réclamé une intervention rapide des forces de l’ordre.
"Le FLNKS se refuse à toute discussion concernant le projet de reprise. Désormais, ça suffit", lance Nicolas Metzdorf, exaspéré par les échos venus de Ponérihouen, où les indépendantistes se sont réunis samedi.
"L’État doit débloquer les routes, l’usine, les centres miniers… Ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie ne serait accepté nulle part ailleurs en France", poursuit Gil Brial, qui se fend même d’un avertissement. "Il vaut mieux que l’État le fasse, parce qu’on sait nous aussi, malheureusement, taper du poing sur la table et se mobiliser."
"Ce qu’ils font sur le terrain, on est capable de le faire aussi. On est prêt", prévient carrément Simon Loueckhote. "On ne naît pas violent mais on le devient."
"On n’est pas en train d’appeler à la violence", tempère Sonia Backès, présidente de la province Sud. "On dit simplement que ça suffit. Ces gens-là ont pour objectif de mettre au tapis la Nouvelle-Calédonie."
Elle réclame l’arrestation des "responsables" de ces actes "terroristes". "Attraper les petits mecs n’a pas de sens. Il faut attraper les commanditaires", au premier rang desquels les Loyalistes placent Raphaël Mapou, porte-parole de l’Instance coutumière autochtone de négociation (Ican) et membre du collectif "Usine du Sud = usine pays".
Les Loyalistes demandent enfin la tenue rapide d’un Comité des signataires. Si les indépendantistes venaient à décliner l’invitation que pourrait donc lancer l’État, le refus serait interprété comme une position "hors de l’accord de Nouméa". "Il n’y aurait alors pas de troisième référendum, et on demanderait à l’ONU de retirer la Nouvelle-Calédonie de la liste des pays à décoloniser", affirme Harold Martin.