Avec l'introduction d'un cas local de la Covid, elle a forcément bondi ces dernières semaines. La campagne de vaccination se poursuit en Calédonie avec un rythme de 1 800 à 2 000 injections par jour. Un élan qui nécessite la mise en place d'une lourde logistique.
"On est un des rares pays à avoir commencé la vaccination avant l'introduction du virus, a rappelé le Dr Thierry De Greslan, président de la commission médicale du CHT. C'est un point majeur car, on le sait aujourd'hui le vaccin est fiable et durable. Une année au moins. C'est un vaccin d'une très haute technicité mais on a un recul colossal puisqu'on a eu plus de 433 millions de personnes qui ont été vaccinées, c'est énorme. Peu de médicaments ont été distribués à autant de sujets".
Les études récentes permettent d'affirmer que la vaccination, lorsqu'elle arrive à un certain niveau, casse les chaînes de transmission et provoque un recul massif de la propagation. " On a presque 50 % de vaccinés à Wallis-et-Futuna, des patients infectés qui eux ne transmettent plus la maladie pendant au moins 6 mois une fois guéris, et on assiste à une diminution progressive, qu'il faudra confirmer, du nombre de nouveaux cas".
Le nombre d'appel sur les plateformes téléphoniques mises en place pour prendre rendez-vous est en légère diminution. Celle-ci peut avoir plusieurs raisons d'après le docteur. "Mais il y a notamment une diminution de la crainte avec la levée du confinement, reconnaît le Dr Thierry De Greslan. La Dass a fait un effort important avec l'ouverture de nouveaux centres, 17 sur tout le territoire. Il faut que ces centres soient opérationnels. Au Médipôle on a été le premier. On a vacciné près de 14 000 personnes. Nous avons formé plus de 150 personnes à la vaccination". Un immense travail effectué par deux médecins, un service d'infirmières et une administration très réduite. " Cela permet une fluidité et une information efficace, délivrée à l'ensemble des personnes qui viennent. "
D'après le médecin, il faudrait atteindre un taux de 50 % au minimum, " 70 % dans l'idéal. On a l'exemple d'Israël qui a vacciné 80 % de sa population et qui retourne à une vie normale, sans masque ni distanciation sociale". Une personne vaccinée est immunisée à 97 % des formes graves de la maladie et à 92 % des formes bénignes. L'autre avantage est qu'une personne vaccinée est moins symptomatique et est donc moins contaminante.
Interrogé sur la possibilité de mettre en place un passeport vaccinal, Christopher Gygès a confirmé que la Calédonie étudiait actuellement toutes les options qui sont actuellement mises en place dans le monde (passeport vaccinal ou label safe travel), pour les adapter ici.
35 217 doses ont été
administrées en Nouvelle-Calédonie depuis le début de la campagne de vaccination.
"On a eu très peu d'effets secondaires. Il y a eu trois œdèmes de Quincke. Les personnes ont été gardées en surveillance puis ont pu rentrer chez elles dans la journée. Ces réactions existent et c'est pour cela qu'on a mis en place au centre de vaccination du CHT un protocole de prise en charge de l'allergie, avec des consultations menées par une dermatologue installée non loin du Médipôle qui permet de faire des tests sur certains allergènes contenus dans les vaccins. Il y a donc eu très peu de réactions au vaccin. Les personnes les plus fragiles peuvent et doivent être vaccinées".
Près de 37 médecins ont procédé bénévolement à des vaccinations dans les équipes du Médipôle.