Qu'on se le dise : sorties en mer, farniente à la plage, sport en plein air ou randonnées vont (encore) tomber à l'eau ce week-end. La faute à un phénomène tropical en cours de formation au large des îles Salomon, dans le nord de la mer de Corail. " On a de l'air chaud qui stagne sur cette zone et un flux de mousson au-dessus de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui va venir alimenter cette masse d'air chaud, ce qui va engendrer du cyclonisme ", détaille Richard Renaud, prévisionniste chez Météo-France.
Et si " l'incertitude est encore grande " quant à sa trajectoire précise, une chose est sûre, ce phénomène descendra vers la Nouvelle-Calédonie, ce qui provoquera une nette dégradation du temps dès vendredi matin, dans le Nord et sur les Loyauté, puis sur l'ensemble du pays dans le courant de l'après-midi. Les pluies se renforceront dans la nuit et deviendront soutenues, samedi.
Pour l'heure, difficile d'évaluer l'intensité de cette dépression tropicale qui pourrait être faible à modérée. " On aura des éléments plus fiables à partir de ce jeudi après-midi ", poursuit Richard Renaud, qui " ne peut pas complètement exclure " le risque de formation d'un cyclone. " Il y aura du vent, peut-être violent, en fonction de sa trajectoire. C'est un phénomène qui se forme rapidement et qui peut ensuite arriver très vite. Un peu comme Niran. "
La prudence sera donc de mise, avec un " risque fort " d'inondation. " Ce week-end, il vaut mieux éviter toute sortie ", résume le prévisionniste, qui annonce une " légère amélioration " par le Nord, à partir de dimanche. Mais de courte durée, avec une nouvelle dégradation à prévoir dès mardi. Signe que le phénomène La Niña est bel et bien encore présent et actif dans la région. " Il y a toujours une température élevée de l'eau de mer dans l'ouest du Pacifique. Cela maintient cette humidité conséquente, qui déborde de temps en temps vers la Nouvelle-Calédonie, explique Richard Renaud. Le temps sera dans l'ensemble pluvieux jusqu'à mi-avril. " Au moins.
" La Niña est sur sa fin et on tend à se rapprocher d'une situation neutre, complète le météorologue Alexandre Peltier. On s'attend donc encore à des pluies supérieures aux normales jusqu'à juin. C'est le scénario que nous privilégions actuellement. "
De quoi redonner des couleurs aux pelouses et aux arbres, en souffrance après l'un des mois de mars les plus secs jamais enregistrés sur le Caillou. De quoi, en revanche, frustrer les Calédoniens en mal de plein air, après un mois de confinement.