"Sans mesures stratégiques, on ne voit pas comment on va s’en sortir. Cela fait près de dix ans qu’on alerte, mais cela n’a jamais été aussi grave", lâche Jacqueline Bernu, présidente du conseil d’administration du CHT.
C’est pourquoi, ce lundi matin, les représentants du Centre hospitalier territorial, de la Cafat et de la Fédération hospitalière française ont organisé une conférence de presse commune pour interpeller l’opinion et les responsables politiques sur les dettes et les déficits du Ruamm qui "ne pourra pas finir l’année".
Il manque en moyenne près de 13 milliards de francs pour financer le système d’assurance maladie chaque année. En 2021, malgré de nouvelles subventions de 5 milliards débloquées par la Nouvelle-Calédonie, il manquera encore 8 milliards au Ruamm.
Et ce, alors que le budget de fonctionnement du CHT a déjà été amputé de 3,34 % l’an passé.
Pour autant, les dettes ne cessent de s’accumuler. À titre d’exemple, le centre hospitalier a actuellement plus de 4 milliards de francs d’impayés auprès de ses prestataires, dont 2,7 milliards auprès des entreprises calédoniennes, qui risquent de ne plus assurer leurs services envers les hôpitaux.
Un endettement qui menace également la qualité des soins qui "pourraient se dégrader à l’avenir". Ces établissements commencent notamment à rencontrer des difficultés pour s’approvisionner en certains médicaments, dont des traitements contre les cancers. Ce défaut de trésorerie bloque également les investissements pour renouveler le matériel vieillissant.
Les responsables du monde hospitalier et du système de santé appellent donc les élus du Congrès à s’emparer en urgence de ce dossier " qui est sur leur bureau " et pour lequel "certaines solutions pérennes ont été avancées".