
« Quand j'étais jeune, il y avait La France australe. Et comme je faisais des compétitions d'équitation, il m'arrivait de me rendre dans leurs bureaux pour avoir une photo. C'était mes premiers contacts avec un quotidien. Les Nouvelles sont arrivées plus tard, quand j'avais 16 ans. Mais chez les jeunes, on n'achetait le journal que ponctuellement. C'est quand j'ai commencé à travailler que je me suis abonné aux Nouvelles. Je venais de construire ma maison sur une butte au 7e Km et je me souviens avoir négocié pour que le livreur monte me l'apporter jusqu'au pas de ma porte ». Luc, jeune retraité, se dit totalement passionné par l'actualité : « J'ai toujours été porté sur l'info. Il y a bien sûr le JT du soir, mais le journal avec le café du matin, c'est vraiment mon rituel. Et c'est aussi celui de mon épouse. Il y a même ma maman qui veut encore le lire à 88 ans. Alors je lui monte tous les soirs. »
Les difficultés des Nouvelles ? Elles inquiètent sérieusement Luc : « Je pense déjà aux salariés. Mais je suis aussi persuadé qu'aujourd'hui, plus que jamais, un journal est essentiel sous sa forme papier. Il y a bien les écrans, les smartphones où l'on trouve de tout, mais ce n'est pas pareil. Le journal papier est dense, très riche, s'adresse à tous les Calédoniens et sait conserver une certaine neutralité, tout en sachant parler de certaines réalités dans un pays on l'a trop peur des mots. D'ailleurs ce qui me fait sourire, c'est ceux qui disent qu'il n'y a rien à lire, mais qui se précipitent sur le journal lorsqu'ils sont chez vous. Si Les Nouvelles devaient disparaître, ce serait une catastrophe pour la Calédonie. »