Le septuagénaire à moustache n'a jamais vraiment quitté les locaux de son ancien journal. Encore aujourd'hui, treize ans après son départ à la retraite, Pierre Guillot continue d'arpenter les terrains de foot, signant encore chaque semaine des comptes rendus de match. « J'ai toujours travaillé pour le sport, raconte-t-il. J'ai commencé à 35 ans, j'étais avec un pigiste dans un petit cagibi de la rue de la République. J'ai connu trois déménagements ! »
Pierre Guillot, 78 ans, a côtoyé tous les rédacteurs en chef, toutes les directions et a vécu le passage au numérique.
Si le bruit des gaz lacrymogènes lors des Évènements a marqué sa longue carrière, il se remémore surtout ses voyages tout autour du monde grâce à sa passion. « J'ai fait tout le Pacifique grâce aux Nouvelles : Tonga, Norfolk, Samoa, Salomon... On se déplaçait au moins une fois par an, voire deux fois. »
Le journaliste a même profité d'une compétition de pirogues pour découvrir pendant un mois les États-Unis, de Sacramento à Los Angeles. « Le sport a grandement participé au succès des Nouvelles. Les gens s'arrachaient le journal pour connaître les derniers résultats. C'était avant Facebook et tout ça. »
Pierre Guillot peut se vanter d'avoir interviewé Michel Platini au Château Royal en 1998 et un certain Christian Karembeu. « Il ne savait pas encore qu'il allait devenir champion ! Il avait 18 ans, il passait son bac à Blaise-Pascal et il ne parlait pas beaucoup, se souvient-il. J'ai eu l'honneur de parler avec lui et Antoine Kombouaré. » Avec le recul, le retraité n'en doute pas une seconde : « Il n'y a que le journalisme et le sport qui te permettent de vivre ça ! »