
Six jours sur sept, dans le Grand Nouméa, 3 200 abonnés reçoivent leur journal "avant 6 heures, quand tout va bien", des "mains" de coursiers de Vigiplis. En tout, quinze livreurs de la société assurent le portage des Nouvelles. Christian Ata, chef d'équipe depuis huit ans, dans le service depuis quatorze ans, raconte leur quotidien. Le sommeil en pointillé, trois heures le matin, trois heures le soir par exemple, pour débuter la "journée" de travail vers 23 heures et tenir jusqu'à l'aube.
À l'imprimerie, chacun charge entre 200 et 280 journaux dans sa voiture et c'est parti. "Il faut qu'ils soient livrés avant 6 heures dans de bonnes conditions", résume Christian Ata. Car la plupart des abonnés au service de portage veulent pouvoir lire leur quotidien en prenant le café. "Certains nous attendent", même à 2 heures ou 3 heures du matin. Pour discuter, faire un signe ou s'assurer que le journal ne se mouillera pas. "Ils n'ont pas tous une boîte aux lettres ou un tube et parfois ils ne veulent pas qu'on distribue au jeté", raconte le chef d'équipe, conscient de l'importance des habitudes de lecteurs attachés à tourner les pages de papier et du rôle social que les coursiers jouent.
Un problème sur les rotatives ou sur la route et là, ils sont sûrs de faire des déçus. Et d'avoir droit à quelques remarques. "Tous ne comprennent pas." Qu'une machine peut connaître une panne à l'imprimerie et retarder la livraison. Qu'un accident, des travaux, un sentiment d'insécurité causé par un attroupement, un chien agressif, etc. peuvent l'empêcher. Des tournées de "rattrapage" sont alors programmées à partir de 10 heures pour que personne ne soit oublié. À la fin de l'année, "certains laissent un petit cadeau pour nous". Un signe de reconnaissance du travail effectué qui efface tous les petits désagréments.