Derrière le futur cinéma MK2, à Dumbéa centre, le site n'est aujourd'hui qu'un parking, partiellement couvert par des panneaux solaires installés le mois dernier. Samedi 17 juillet, il se transformera en halles, qui accueilleront quelque soixante-dix exposants. Dès 8 heures, la ville inaugurera son tout premier marché municipal. D'ici la fin de l'année, trois autres marchés seront organisés, dont deux marchés broussards. À partir de février 2022, il devrait devenir "hebdomadaire", révèle Gérard Piolet, cinquième adjoint en charge de l'urbanisme, de l'attractivité économique et des grands événements. Avec ce nouveau rendez-vous régulier, la municipalité entend "permettre aux acteurs économiques, producteurs et maraîchers de Dumbéa, de pouvoir vendre leurs produits dans la commune" et offrir aux Dumbéens "leur propre marché", résume l'élu. Le quartier n'a pas été choisi au hasard. Situé entre le futur cinéma, la résidence étudiante, le lycée et entouré de commerces, le marché municipal devrait profiter du dynamisme de Dumbéa centre, tout en participant à sa transformation en centre urbain désirée par la municipalité.

Prudence budgétaire

La deuxième commune la plus peuplée du territoire était jusqu'ici la seule de l'agglomération à ne pas proposer un marché municipal à ses administrés. Le sujet avait été régulièrement abordé lors de la campagne municipale de 2020. L'actuel parti d'opposition Génération Dumbéa en avait fait un de ses axes de campagne, en promettant un grand marché sur la plaine de Tonghoué, entouré d'un potager et animé par des chefs cuisiniers. Le groupe emmené par Cynthia Jan a d'ailleurs refusé une délibération lors du conseil municipal de février concernant l'aménagement de Dumbéa centre, dans laquelle était évoquée l'installation du marché, déplorant le choix d'un parking plutôt que d'un "vrai marché municipal".

Pour la majorité en place, ce mixte entre zone de stationnement et d'animations relève d'une prudence budgétaire. "Avoir un marché en dur, c'est un gros investissement", lance Gérard Piolet. Pas question, pour l'élu, de dépenser de l'argent sans s'assurer du succès du projet. "Par expérience, on sait que ça ne fonctionne pas toujours très bien. Le marché de Nouméa est une institution et capte une grosse partie de la clientèle", poursuit l'adjoint. Pour autant, "on ne ferme pas la porte à la construction d'un vrai marché". Tout dépendra de l'engouement que rencontrera ce nouveau rendez-vous.