Pas besoin de lui indiquer le chemin, il connaît la maison par cœur. Avant de se placer devant les caméras de RFO, l'homme aux lunettes rouges les plus célèbres de Calédonie a travaillé aux Nouvelles. Deux fois, même. « Je suis entré en 1986. J'avais une formation de rédacteur mais j'adorais la technique. J'ai été le premier secrétaire de rédaction », soit le créateur et gardien de la maquette du journal.
Après quelques années parisiennes, Erik Dufour est revenu aux Nouvelles, en 1992, pour trois autres années destinées à le rendre nostalgique. « L'ambiance était incroyable ! On avait une assez grande liberté, on se bagarrait pour le journal, pour avoir des infos. Et puis c'était la fête... On bouclait vers 23 heures et, souvent, on poursuivait la soirée ailleurs... »
Cette belle époque s'achèvera pour lui avec les tensions liées au traitement de la campagne présidentielle de 1995, année du choc entre Balladur et Chirac. « Je n'étais pas d'accord avec les consignes. J'ai senti que j'étais devenu gênant pour certains... » Qu'importe. « Je garde un attachement très fort au journal. Je me lève, je fais du café, je vais chercher les Nouvelles dans la boîte aux lettres. Et j'ai toutes les infos que je dois avoir. »
L'ancien secrétaire de rédaction est convaincu que les lecteurs sont souvent durs avec la presse. « J'ai travaillé dans une quarantaine de rédactions, et je le dis : dans les Nouvelles, il y en a davantage que dans la plupart des quotidiens régionaux. Le journal, je l'ai toujours défendu et je le défendrai toujours. »