Un drame absolu. Aucune autre information ne peut figurer sur ces Unes là, celles des 5 et 6 mai 1989, lendemains des terribles assassinats de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwene Yeiwene. Djubelly Wea, immédiatement abattu par un garde du corps, n'avait pas digéré la poignée de main ni la signature des Accords de Matignon.
Deux mois plus tôt, le résultat des toutes premières élections provinciales laissait imaginer une certaine acceptation au sein de la population. Puisque 46 des 54 sièges sont revenus au RPCR ou au FLNKS, Henri Perron, alors rédacteur en chef des Nouvelles calédoniennes, analysait ainsi le scrutin comme "la confirmation des Accords de Matignon".
Dans cette édition du 5 mai, les nombreuses réactions oscillent entre "indignation", appels à l'apaisement et dénonciation du "fanatisme". Le haut-commissaire de la République demande, "en signe de deuil", l'annulation de "toutes les manifestations sportives, politiques et culturelles" prévues les jours suivants.
Le cyclone Delilah dévaste le Nord et l'Est. Deux personnes perdent la vie.
Aux élections municipales, les indépendantistes restent minoritaires mais gagnent des voix.
Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene sont assassinés par Djubelly Wea, à Ouvéa.
Les premières provinciales voient l'élection de Jacques Lafleur (Sud), Léopold Jorédié (Nord) et Richard Kaloï (Îles).
L'Assemblée nationale vote l'amnistie des assassinats politiques en Calédonie.