Les étudiants en sciences pénètrent les premiers dans la toute nouvelle université de Nouville, le 15 février 1994. Ils « essuient les plâtres », titre alors le journal. De l'avis de tous, les installations ne sont pas encore opérationnelles. L'architecte lui-même avouera dans les colonnes des Nouvelles calédoniennes que les conditions de cette première rentrée étaient « très mauvaises ». L'année 1994 est particulièrement marquée par la multiplication des conflits sociaux. Après celle des miniers et des rouleurs en février, une grève générale a lieu le 20 avril 1994, et rassemble 5 000 personnes dans les rues de Nouméa. Les manifestants se mobilisent pour la généralisation de la retraite complémentaire ARRCO et AGIRC et la défense du pouvoir d'achat. Deux jours plus tard, les rouleurs entament une nouvelle grève, s'opposant à l'arrivée de camions de roulage dans un marché saturé. Le 30 avril, les tensions atteignent leur paroxysme. L'hôtel de la province Sud est vandalisé. Le 6 mai, le haussariat sera pris pour cible. Un accord est finalement trouvé le 7 mai, et les rouleurs quittent Moselle. L'année 1994 est aussi une année d'élections. Invités à choisir les dirigeants européens, les Calédoniens bouderont les urnes avec seulement 35,73 % de taux de participation. « Des considérations jugées loin des préoccupations locales ? », s'interroge le journal. Le 17 août, c'est au tour des mairies de faire grève. Vingt-sept d'entre elles garderont portes closes pour dénoncer le projet de nouveau statut communal des agents, jugé défavorable. L'année 1994 se conclut par l'arrivée d'une nouvelle offre télévisuelle pour les Calédoniens. Dix ans après sa création en France, Canal + est désormais disponible sur le Caillou.