Yves Dupas, le procureur de la République de Nouméa indique qu’un habitant d’Ouvéa âgé de 20 ans a été mis en examen pour " violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec usage d’une arme ". Sans antécédents judiciaires, il a été placé sous contrôle judiciaire. Devant une cour d’assises, il encourt une peine de vingt ans de réclusion.
Le jeune homme est soupçonné d’avoir causé la mort d’un homme de 41 ans. Les faits se sont déroulés pendant un mariage à la tribu d’Ouloup, le samedi 17 juillet. La victime est décédée quatre jours plus tard, alors qu’elle avait été transférée au Médipôle, eu égard à son état de santé.
Le jour du mariage, les gendarmes avaient eu connaissance des faits mais n’étaient pas intervenus sur place, " compte tenu de l’état d’alcoolisation des participants au mariage ", précise le procureur de la République.
Le lendemain, le suspect avait été conduit à la gendarmerie par les membres de sa famille. Il avait expliqué aux enquêteurs qu’il avait bu au cours de la nuit avant de se rendre au mariage au petit matin. Il avait alors demandé de l’argent à des participants pour acheter de l’alcool, suscitant " une première réaction impulsive ", de la future victime, qui lui avait donné un coup de poing au visage. Une bagarre et une poursuite s’en étaient alors suivies, au cours de laquelle le jeune avait porté un " violent coup à la tête du quadragénaire avec un morceau de bois d’une cinquantaine de centimètres ". " Il a précisé lors de ses auditions qu’il n’avait pas visé la tête, il voulait que la victime arrête de le poursuivre ", précise le procureur.
À la suite de ce drame, les autorités coutumières d’Ouvéa ont décidé d’interdire totalement la vente d’alcool sur l’ensemble de l’île, alors qu’elle était déjà restreinte [1] le mercredi et du vendredi au lundi matin.
À partir du 1er août, seuls les hôtels et les établissements détenteurs d’une licence pourront servir de l’alcool. Cette décision a été prise par le conseil coutumier d’Iaai " jusqu’à nouvel ordre ".