Tout était calé, ses parents étaient d'accord. Mélissa Kouider pouvait rater l'école, prétextant une maladie quelconque, pour assister au concert de Lorie, à Nouméa, le 19 mai 2004. "C'était mon tout premier concert", raconte-t-elle. Sauf qu'elle n'avait pas imaginé que le directeur du collège privé Sacré-Cœur de Bourail était un fidèle lecteur des Nouvelles Calédoniennes. Et que les journalistes dédieraient trois pleines pages, dont la une du 20 mai, à l'évènement...
Le lendemain, le directeur du Sacré-Cœur a barré le motif du mot d'excuse signé par ses parents. "Mademoiselle, vous étiez en première page du journal", lui a-t-il rétorqué en notant "spectacle" sur son carnet de correspondance. Mélissa Kouider n'avait que douze ans à l'époque. Fan de "la première heure de Lorie", elle n'aurait loupé pour rien au monde sa venue sur le Caillou. La collégienne était descendue de Bourail à Nouméa pour assister au spectacle à l'hippodrome.
Aujourd'hui, Mélissa Kouider a 28 ans. Elle n'est plus aussi fan de Lorie et n'en veut pas au seul quotidien du territoire. La jeune femme lit en ligne les articles qui l'intéressent. Parfois, elle feuillette le journal papier disponible dans le cabinet de comptable où elle travaille. Dix-sept ans après, Mélissa Kouider s'amuse de l'anecdote. "Je m'en souviens vaguement, explique-t-elle. Je sais qu'elle avait chanté son premier album, parce que personne ne connaissait le dernier. On s'était bien amusé, on avait les larmes aux yeux, on était tout devant et on avait l'impression qu'elle nous regardait."