Deux ans après le premier lâcher de moustiques contenant la bactérie Wolbachia qui stoppe la transmission de la dengue, un premier bilan a été tiré, mercredi matin, à la mairie de Nouméa. Et les résultats du World Mosquito program (WMP) sont "extrêmement encourageants".
Dans la capitale, 12 millions de moustiques ont ainsi été relâchés. Une opération désormais terminée. Et après analyses, plus de 70 % de aedes aegypti présents dans la commune sont porteurs de Wolbachia. Quelques mois seront cependant encore nécessaires pour que la proportion de moustiques Wolbachia devienne "optimale" dans les quartiers de la ville où les densités de moustiques sont les plus importantes (essentiellement sur l’ouest de la presqu’île).
Autre chiffres très positifs : Alors qu’entre 2018 et 2019, le nombre de cas de dengue à Nouméa a varié entre 1000 et 1500, ce chiffre a très largement reculé en 2020 et en 2021. Cette année par exemple, alors que les conditions météo particulièrement humides étaient largement propices à une épidémie, seulement 52 cas ont pour l’heure étaient recensés.
Pour autant, les membres du World Mosquito program estiment qu’il est encore "un peu tôt pour crier victoire". Tout d’abord car la fermeture des frontières n’a pas entraîné la circulation d’autre sérotypes de dengue importés et parce que la population est relativement immunisée contre le sérotype 2, celui qui circule en continu sur le Caillou.
Cependant, au vu de ces premiers résultats, le programme a d’ores et déjà prévu de s’étendre d’ici la fin de l’année à Dumbéa et au Mont-Dore.
Le budget du WMP s'est établi à 430 millions de francs en trois ans. A titre de comparaison, la Dass (Direction des affaires sanitaires et sociales) estime à 1,6 milliard de francs le coût d'une épidémie de dengue dans le pays.