Parfois, il envoie un mail aux Nouvelles calédoniennes. Le dernier date de lundi. Le message de Patrick Gillmann est clair : "je vous remercie de bien vouloir couvrir médiatiquement les championnats de Nouvelle-Calédonie". L'Alsacien (sa façon de dire "ui" au lieu de "oui" le trahit), 69 ans, est à la tête de la Ligue de tennis de table, lui qui a vécu de l'intérieur cinq Jeux olympiques (de 2000 à 2016) comme commentateur, membre du jury ou encore dirigeant.
À son arrivée en 1975, il a filé à Koumac, où il a fondé le club de "ping", qui compta jusqu'à une centaine de licenciés. "Prof de maths", il finit comme directeur du collège. "J'ai pris ma retraite le 17 mars 2014, le jour de la Saint-Patrick", glisse-t-il. Le lendemain, il s'installait à Nakutakoin.
Il n'a jamais été abonné au journal, mais depuis longtemps maintenant il l'achète chaque jour. "C'est plus souvent ma femme en allant chercher le pain", corrige-t-il. "Ça fait une sortie." Il aime "le lire au petit-déjeuner", sinon en milieu de matinée. C'est un homme de papier. "J'ai horreur de lire sur écran", coupe-t-il. Comment consulte-t-il le quotidien ? "Je lis à l'envers, je commence par la fin..." Sauf information majeure, "je regarde d'abord le sport, puis les sujets internationaux, l'Affreux Jojo et après je reviens au début". Si Les Nouvelles calédoniennes venaient à être reléguées à un objet appartenant au passé, il serait peiné. "Pour moi, ce serait un sacré manque. J'écoute la radio en voiture, mais ce n'est pas pareil..." Le journal "fait partie du patrimoine". Il y a été correspondant durant plusieurs années sur Koumac : "c'était avant Ivan Cotignola, je faisais surtout le tennis de table et le foot, en plus du travail". S'il avait un reproche, ce serait, selon lui, un manque d'informations sur le Nord. "Ce sont Les Nouvelles calédoniennes, pas Les Nouvelles de la province Sud", taquine-t-il amicalement.