Il le disait avant de partir à Tokyo. Le double tour de piste, c'est là où il se sent " le plus à l'aise ". En finale, Pierre Fairbank l'a magnifiquement prouvé en décrochant la médaille de bronze. Le Calédonien, bien parti dans le couloir numéro 4, s'est parfaitement rabattu en bord de piste et a ensuite géré sa course, malgré la forte pluie qui s'est abattue dans le stade. " Le 800 mètres ce n'est pas toujours le plus fort qui gagne, il faut être vraiment bien placé. Il y a une partie stratégique qui est importante, contrairement au 400 ou au 100 mètres où on est dans son couloir et c'est de la force pure", détaillait le Cagou avant de s'envoler pour le Japon.
Du haut de ses 50 ans, il a fait parler son expérience. Après un bon départ, le natif de Hienghène s'est positionné dans les roues du Thaïlandais Pongsakorn Paeyo et du Canadien Brent Lakatos, presque intouchables devant. Après avoir un temps rétrogradé en quatrième position, le Cagou a produit son effort dans le dernier virage pour décrocher la médaille de bronze (1'39''67). "C'était la dernière course, j'étais un peu bloqué à un moment mais je reviens au sprint. J'essayais d'être un peu relax pour ne pas craquer dans la dernière ligne droite et ça a marché", a-t-il déclaré après la course, évoquant "le plaisir de courir, le plaisir de se retrouver, le plaisir de faire plaisir". Le Thaïlandais déjà sacré sur 400 mètres et sur 100 mètres réalise, lui, le triplé en signant un record paralympique (1'36''07).
Médaillé d'or à Sydney en 2000, sur 200 mètres, il comptabilisait également trois médailles d'argent (2000, 2004, 2016) et quatre médailles de bronze (2000, 2004, 2008, 2016) avant ce rendez-vous tokyoïte. Il faudra donc ajouter une nouvelle ligne à son large palmarès avec cette 9e médaille paralympique. "Pierre, il est comme le bon vin, il se bonifie en vieillissant ", assurait de son œil expert Olivier Deniaud, l'entraîneur de l'équipe de France handisport et du Pôle France de Nouméa, au début de la compétition.
De son côté, Nicolas Brignone, autre Calédonien engagé en sprint fauteuil, n'avait pas réussi à se qualifier en finale réalisant seulement le 10e temps des séries (1'46''85). Une déception pour celui qui espérait disputer sa première finale pour sa 2e participation aux Jeux paralympiques. Il aura malheureusement échoué à trois reprises, sur 100 mètres, 400 mètres et 800 mètres.