L'Union calédonienne "incitera" à ne pas participer au référendum si sa date n'est pas reportée, avait signé le président du parti, Daniel Goa, la semaine passée. Dans un communiqué tout juste publié ce mercredi en soirée, après une concertation en visioconférence la veille, le bureau politique du FLNKS "demande au camp du Oui de s'inscrire dans la démarche de non-participation à la campagne électorale de la consultation dont la date serait maintenue au 12 décembre 2021". Le Front "appelle à la non-participation de la consultation" en cas de maintien du calendrier, et "demande que la consultation sur l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté et à l'indépendance soit reportée après les échéances électorales nationales françaises de l'année 2022". L'élection présidentielle est fixée en avril 2022, et les législatives, en juin.
En outre, la coalition indépendantiste recommande "à ses groupes politiques représentés au sein des institutions de ne pas donner suite aux demandes visant à participer à une éventuelle consultation qui pourrait se dérouler le 12 décembre 2021".
Cette décision apparaît après l'analyse des rapports des composantes du FLNKS sur leurs entretiens avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu en visite il y a peu, et les interventions médiatiques du représentant du gouvernement tricolore "argumentant la décision de l'Etat de maintenir coute que coute la tenue de la 3e et ultime consultation référendaire au 12 décembre 2021", poursuit Jean Creugnet, secrétaire général de l'Union progressiste en Mélanésie, parti actuellement à l'animation du FLNKS.
Le bureau politique du Front "constate que le gouvernement français s'entête à vouloir faire primer la campagne présidentielle dans le seul but de solder l'Accord de Nouméa sous son quinquennat au détriment de la consultation sur l'avenir de la Nouvelle Calédonie", et "dénonce cette attitude qui va priver les Calédoniens d'une consultation qui devrait se dérouler avec, au préalable, une campagne électorale équitable, dans des conditions acceptées par tous les groupes politiques habilités".
Le mouvement à la flèche faîtière "s'inquiète des lendemains d'une consultation qui, si elle est contestée, n'apportera pas la sérénité nécessaire pour la poursuite de discussions consensuelles sur l'avenir institutionnelle du pays".
Avant les discussions parisiennes fin mai, les dirigeants de l'UC et de l'UNI misaient sur un référendum lors du second semestre 2022, pourquoi pas en septembre.
Pour le ministre des Outre-Mer, seule une épidémie " hors de contrôle " pourrait repousser la date de la consultation.