
Plus d'une centaine de patients bénéficient de soins de rééducation post-Covid en libéral « mais aujourd'hui on ne sait toujours pas qui va payer », dénonce Nicolas Volk, président du syndicat des kinésithérapeutes de Nouvelle-Calédonie. Pourtant, « on a alerté la Dass et la Cafat il y a un an, on leur demandait d'anticiper pour nous permettre d'assurer le télésoin et la rééducation post-Covid », précise Christophe Chazalmartin. Les ordonnances de ses patients ont été rejetées par la Cafat. Motif : « le remboursement des soins Covid n'a pas été soumis à entente préalable », résume-t-il. « Il dépend du Fonds autonome de compensation en santé publique qui n'existe pas encore... » et dont le financement n'est toujours pas acté.
« On y est allé parce que ça répond à un besoin », souligne Nicolas Volk. « On continue parce qu'on ne va pas laisser nos patients. Pour eux aussi c'est anxiogène », d'autant plus qu'ils doivent déjà gérer les incertitudes autour de la maladie, pose Christophe Chazalmartin. Même s'il n'est pas remboursé, le kiné s'est engagé à ne rien leur demander. « J'aurais travaillé gratuitement. » À une période où son cabinet a enregistré une baisse de 40 à 45 % d'activité. Mais c'est plus pour les conséquences sur la santé de la population qu'il s'inquiète. « Chez les personnes âgées, plus fragiles, la décompensation peut altérer les capacités à effectuer les gestes du quotidien, voire entraîner des pertes d'équilibre. On peut proposer des séances à domicile jusqu'à ce qu'elles retrouvent leur autonomie », rappelle-t-il. Encore faut-il savoir ce qui pourra être pris en charge et à quelle hauteur donc.
« On a demandé que soit appliquée la même chose qu'en Métropole », indique Nicolas Volk. C'est-à-dire que la rééducation post-Covid intègre la kiné respiratoire, locomotrice et neurologique. Cela permettrait de couvrir la réhabilitation à l'effort dont Kévin et Manu ont besoin. Mais aussi de continuer à soigner les séquelles neurologiques de patients passés par la réanimation et les soins de suite.