
Jean-Louis Boula a été reconnu une nouvelle fois coupable du viol d’une institutrice à Lifou. L’ancien sénateur a été condamné à huit ans de prison, soit un an de plus qu’en première instance.
Depuis trois ans et demi, le fils du grand chef de Lössi n’en démordait pas : la jeune femme était consentante selon ses dires. Il avait fait appel de sa première condamnation.
Lundi 14 mars, le procès en appel de Jean-Louis Boula [1]s’est ouvert devant la cour d’assises.
Le 19 septembre 2018, au terme d’une soirée d’anniversaire célébrée dans un bar du village, la jeune femme, alors âgée de 32 ans, propose à plusieurs amis de venir boire un verre chez elle. Trois d’entre eux acceptent et la fête se poursuit dans la bonne humeur. Alors que Jean-Louis Boula commence à s’assoupir sur la terrasse à cause de l’alcool, l’institutrice pose un matelas dans le salon et lui propose de s’y reposer plutôt que de risquer de prendre le volant. Mais le jeune homme préfère continuer la soirée. Plus tard, la victime annonce à ses convives qu’elle est fatiguée puis va se coucher dans le salon. Une fois la bouteille de vin terminée, le trio choisit à son tour de partir.
Sauf que Jean-Louis Boula en décide autrement. Il feint de prendre la route, puis fait demi-tour avec son véhicule avant de s’introduire dans la maison de l’institutrice, plongée dans le noir. Alors que la victime dort, il s’allonge à ses côtés, commence à la caresser puis "passe à l’acte". Réveillée par des "va-et-vient", la trentenaire se réfugie ensuite dans la salle de bains avant de prendre la fuite en courant jusque chez des voisins.
Ce mardi matin, l’avocate générale a de nouveau reconnu l’accusé coupable de viol estimant qu’aucune de ses explications " ne tient la route ". " Ce soir-là, elle n’a rien fait pour lui montrer qu’elle était consentante à un rapport sexuel, c’est lui seul qui a décidé qu’elle était d’accord, insiste Isabelle Fuhrer. Il est rentré chez elle dans le noir, subrepticement sans faire de bruit pour ensuite s’allonger sur elle. Comment peut-on même se poser la question du consentement alors qu’à ce moment-là, elle est dans le gaz ? Complètement endormie. "
L’avocate générale requiert ainsi une peine de sept ans de prison (peine dont il avait écopé en première instance) avec mandat de dépôt, c’est-à-dire incarcération immédiate. Pour rappel, Jean-Louis Boula comparaissait libre dans ce procès.