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La lettre d’Emmanuel Macron aux Calédoniens
| Crée le 25.03.2022 à 11h55 | Mis à jour le 25.03.2022 à 18h36

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Le président de la République et candidat de La République en Marche (LREM), Emmanuel Macron. Ludovic MARIN [AFP/Archives]
Le président de la République a adressé sept courriers aux ultramarins, dont un pour les Calédoniens. La voici en intégralité.

Au-delà du courrier que j’ai adressé à tous les Français, il y a quelques jours, je tenais à m’adresser à vous d’une manière plus particulière.

Ce faisant, aujourd’hui, les souvenirs me reviennent des journées intenses passées parmi vous au début du quinquennat. C’était en mai 2018. En m’exprimant au théâtre de l’Île, vingt ans jour pour jour après la signature de l’accord de Nouméa, j’ignorais encore qu’il me reviendrait, en tant que Président de la République, d’en assumer les trois consultations. J’ignorais aussi que nous aurions à traverser, ensemble, tant de crises successives : diplomatiques, industrielles, budgétaires et sanitaires.

Au long de ces années et de ces crises, ma première préoccupation n’a pas varié : vous protéger.

Stratégie indopacifique

Par la définition d’une stratégie indopacifique claire ; par le soutien constant pour l’industrie calédonienne, particulièrement dans le conflit de l’usine du Sud ; par le soutien massif de l’État dans la crise sanitaire : j’ai voulu, pour vous, l’engagement maximal de l’État à vos côtés. Cet engagement s’est traduit de manière particulière pour l’étape décisive de la fin de l’accord de Nouméa, dans le respect inconditionnel de chacun ; et dans le respect inconditionnel de la parole donnée.

Cette parole donnée était d’abord celle de la paix et, ensemble, nous l’avons tenue. Je veux dire ici ma reconnaissance profonde et, collectivement, la fierté que nous pouvons ressentir d’avoir franchi cette étape sans que personne ne cède à la tentation de la violence. Quelles que soient les divergences politiques, nous avons su, ensemble, respecter cet héritage de paix. La poignée de main du 26 juin 1988 n’a pas été trahie.

L’avenir reste à écrire

Le résultat des trois consultations, pris dans leur ensemble, confirme clairement le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Pour autant, notre devoir collectif est de construire la suite avec celles et ceux qui s’y opposaient et qui, pour la dernière consultation, se sont exprimés par le silence.

La France ne serait pas la France si elle ne leur tendait la main. L’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste ainsi à écrire. Je veux l’écrire avec vous.

Cet avenir s’écrit d’abord dans votre environnement régional. La France, puissance de l’Indopacifique, a vocation à s’y inscrire toujours davantage. C’est le sens des investissements que les armées ont pu engager depuis 2017 et dont les forces armées en Nouvelle-Calédonie vont bénéficier dès les prochains mois. Je souhaite accélérer ce mouvement et le compléter par de nouveaux partenariats régionaux aux plans économique, scientifique, universitaire et culturel.

Renforcement des effectifs de police

Au-delà des enjeux régionaux, je souhaite que l’État, compétent en matière régalienne, renforce votre sécurité du quotidien. Ici encore, les efforts des dernières années vont payer : le centre pénitentiaire de Koné ouvrira ses portes. Nous renforcerons également les effectifs de police. Avec une priorité parmi toutes : la lutte contre les violences intrafamiliales, notamment contre les violences faites aux femmes.

Donner la parole

La relation entre la République et la Nouvelle-Calédonie sera au cœur des discussions politiques de la période de transition. En confiance, avec humilité, je veux vous dire les convictions centrales qui m’animent sur ce point.

La fidélité au combat politique des signataires de 1988 et 1998 nous impose de rechercher encore les termes d’un accord qui nous rassemble — les termes du “destin commun”. Pour cela, notre responsabilité est de penser la question institutionnelle à partir de la nouvelle génération, avec un regard neuf. Près de la moitié des Calédoniens ont moins de 30 ans. C’est pourquoi je souhaite vous proposer une méthode nouvelle pour cette période décisive.

Donnons la parole à celles et ceux qui ne l’ont que trop rarement. Faisons parler cette jeunesse calédonienne : c’est à elle qu’appartient l’avenir. Faisons parler les femmes : leur place dans les institutions politiques reste à conquérir. Faisons parler les maires, les élus provinciaux, les responsables économiques et associatifs, culturels, religieux, coutumiers qui, au quotidien, sur le terrain, font vivre la Nouvelle-Calédonie. Sur cette base, tournés vers l’avenir, nous pourrons avancer.

Corps électoral

Les sujets difficiles ne manqueront pas — chacun pense, en particulier, à l’épineuse question du corps électoral. Nous en connaissons tous les termes : la citoyenneté calédonienne peut et doit s’ouvrir à ceux qui la font vivre. Mais qui est Calédonien ? Comment cette citoyenneté de demain doit-elle fonctionner ? La question est posée. Nous n’y répondrons qu’en redéfinissant de manière cohérente, dans notre Constitution, la place que la Nouvelle-Calédonie, avec son identité spécifique, occupe au sein de la République.

Mais au-delà de ces questions importantes, je m’engagerai pour que le débat des mois à venir se porte sur les sujets concrets de votre vie quotidienne, comme le développement économique de la Nouvelle-Calédonie, dont nous devons urgemment retrouver le chemin. Ici encore, les défis sont connus : diversification, transition écologique et énergétique. Le nickel doit y prendre toute sa part, avec la création de filières industrielles, vers l’Europe et vers nos principaux partenaires dans l’Indopacifique.

Réduire les inégalités

Avec ces orientations économiques, les grandes questions de la solidarité, de l’égalité des chances et du partage des richesses seront posées. Sans un effort déterminé pour réduire les inégalités, les divisions profondes de la Nouvelle-Calédonie ne pourront que s’accentuer.

Un double effort doit donc être mené : pour la création de nouvelles richesses et pour une meilleure répartition de celles-ci. Les valeurs républicaines du travail et du mérite seront au cœur de cette ambition.

Parce que la République est une promesse ; et la France, une parole. Mes chers compatriotes, À travers ces quelques lignes et en complément du combat politique que je porte à l’échelle nationale, je tenais à vous faire part des convictions qui m’animent pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Vous y décelerez tout l’optimisme, toute l’ambition que je porte pour cette terre et ces îles qui, par l’Histoire, ont noué avec la Nation une relation unique.

Au cours des cinq dernières années, vous avez pu éprouver mon engagement pour vous. J’ai désormais besoin de votre soutien pour le poursuivre.

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