
Ce rendez-vous a permis au parti indépendantiste d’affiner sa position quant à la "stratégie post-référendum" à adopter dans les mois à venir. Tout d’abord le mouvement l’affirme : le scrutin du 12 décembre était "bidon" et son résultat est "illégitime".
"Notre idée, c’est donc de le remplacer par un véritable troisième référendum, légitime, dans lequel le peuple colonisé participe", martèle Sylvain Pabouty, responsable de la Dus, qui avance deux raisons à la tenue d’un quatrième scrutin d’autodétermination : "Le 12 décembre, la participation a été en dessous de 50 % et le nombre de voix pour le Non a même reculé par rapport aux résultats du deuxième référendum."
Pour ce faire, la Dus s’inscrit dans la lignée de la position des indépendantistes qui souhaitent d'abord laisser passer les élections présidentielles. Et ce, en vue de négocier en bilatérale avec l’État l’organisation de ce nouveau référendum, une fois le futur président élu. Quand bien même il s’agirait encore d’Emmanuel Macron.
Sauf que la Dus soutient et appelle clairement à voter pour Jean-Luc Mélenchon, "le seul candidat de gauche qui a une position claire sur le 12 décembre et qui est en mesure de pouvoir atteindre le deuxième tour", estime Sylvain Pabouty.
Pour rappel, Jean-Luc Mélenchon a publié une vidéo de campagne adressée aux Calédoniens dans laquelle il promet organiser un nouveau référendum "à une date convenue par les deux parties" s’il est élu président de la République.
Le parti va donc s’atteler à tenter de "mobiliser" un électorat, souvent peu enclin à voter aux élections présidentielles. "Nous devons capter les nationalistes et indépendantistes, qui bien souvent, ne s’intéressent pas à ce débat franco-français, par le biais du positionnement de Jean-Luc Mélenchon", poursuit le responsable de la Dus, qui tenait également à "préparer le terrain" en vue des élections législatives de juin "pour qu’un député indépendantiste puisse siéger à l’assemblée nationale".