La séance fut déjà mouvementée lundi. Ce mardi matin, après l’adoption du budget de reversement destiné aux établissements publics, et du budget de répartition orienté vers les collectivités, un échange entre Philippe Blaise et Gilbert Tyuienon a mis le feu au poudre. L’élu loyaliste du Sud condamnant le propos du membre indépendantiste du gouvernement à la suite d’une question sur les ressources envisagées de l’Agence sanitaire et sociale, et plus globalement, sur l’avancée prévue de la réforme fiscale. L’Avenir en confiance, par la voix de Virginie Ruffenach, demandait une suspension de séance, puis décidait de quitter l’hémicycle. Le groupe politique était accompagné des élus de Calédonie ensemble et de Nicolas Metzdorf. "Le respect de la démocratie est bafoué" a déploré Sonia Backès, lors d’une conférence de presse, pointant notamment le rejet d’amendements. Philippe Michel désapprouvait "une logique majoritaire" au sein du gouvernement. Virginie Ruffenach espère que ce départ de l’hémicycle va produire "un électrochoc".
"Nous, on n’a jamais quitté, jamais", a signalé le président du gouvernement Louis Mapou, visiblement touché par cet événement soudain. "On nous a chassés de l’hémicycle, à l’époque, quand certains sont rentrés ici, pour le gouvernement Tjibaou". Dans un communiqué publié en début d’après-midi, le FLNKS s’adressant à "la droite locale" a évoqué des "actions de mauvaise foi" et une "posture politique improductive relative à la perte du pouvoir au sein des deux principales institutions du pays".
Les membres loyalistes du gouvernement ont exprimé leur volonté de ne pas siéger demain mercredi en séance de collégialité de l’exécutif.