
Daniel Goa avait frappé fort au lancement du comité directeur de l’Union calédonienne, mi-mars à Bourail. Le ton n’a pas faibli, bien au contraire, ce vendredi, à l’ouverture du 52e congrès du mouvement, à la tribu de Boyen à Voh. La cible première, l’État, "une France néo-colonialiste que l’on a retrouvée", a pointé le président de l’UC, parce qu'"elle s’est départie de sa neutralité, en tant que puissance administrante" ou encore parce qu’a été publié "son document du Oui et du Non, impunément à charge pour le Oui". Plus encore, "elle a en 2022, le même comportement que l’Allemagne nazie en 1940, ou celui de la Russie poutinienne en Ukraine. Elle ne fait pas mieux" ose Daniel Goa.
À l’issue des référendums, "nous ne négocierons rien, nous nous contenterons d’entendre les explications de l’État sur cet échec et nous discuterons pour savoir ce qu’il compte faire pour se sortir de cette impasse politique. C’est la France qui, dans l’accord de Nouméa, reconnaît notre droit à l’émancipation au terme du processus".
Signalés à Bourail, rappelés ce vendredi à Voh, les uniques sujets de discussion en bilatérale avec l’État, après les élections nationales, sont listés : "La voie vers notre complète émancipation avec une date irréversible de sortie du processus colonial ; les ressources naturelles du pays et les outils de production, indissociables dans le cadre de notre émancipation, qui doivent revenir complètement au pays ; le maintien du processus onusien de décolonisation jusqu’à son terme ; l’irréversibilité des acquis et avancées politiques obtenus dans l’accord de Nouméa et plus particulièrement l’intangibilité du corps électoral provincial ; le contentieux colonial concernant le peuple premier tout d’abord et les victimes de l’histoire ; l’évaluation de la dette coloniale pour réparer 169 ans de colonialisme ; la formation de nos élites".