
Emmanuel Macron a été réélu à la présidence de la République française [1]. Il s’est fixé pour son nouveau mandat des objectifs ambitieux [2]. Pouvoir d’achat, environnement, chômage… Quels chantiers attendent le président des Français ?
La dégradation du pouvoir d’achat du fait de la flambée de l’inflation, restera le sujet le plus urgent à traiter. Malgré un "bouclier tarifaire" énergétique de plus de 26 milliards d’euros mis sur la table (gel des tarifs de gaz et d’électricité, indemnité inflation, remise carburant, etc.), la pression sur les prix s’accroît.

Emmanuel Macron affirme que c’est surtout l’emploi qui permet d’améliorer le pouvoir d’achat, mais il promet aussi, "dès cet été, une loi exceptionnelle" pour augmenter notamment les pensions de retraite. Il propose aussi un chèque alimentaire pour les plus modestes, une revalorisation des minima sociaux et du traitement des fonctionnaires, ou encore une nouvelle prime défiscalisée.
Emmanuel Macron veut atteindre le "plein-emploi" d’ici la fin du quinquennat, soit un taux de chômage entre 5 % et 5,5 %, contre 7,4 % aujourd’hui. Pour y parvenir, il entend notamment transformer Pôle emploi en "France Travail", afin de "mettre en commun" les forces de l’État et des collectivités et de créer une forme de "guichet unique" pour les demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, etc. Cela pourrait se traduire par une fusion des instances concernées.

Il entend aussi réformer le lycée professionnel pour en faire "une voie d’excellence" sur le modèle de l’apprentissage qui a connu un boom pendant le quinquennat. Ces chantiers s’accompagneraient d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage, qu’il souhaite rendre "plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus" et "plus généreuse quand le chômage est élevé". Et d’une adaptation du RSA, qu’il veut attribuer sous condition d’effectuer de 15 ou 20 heures d’une "activité effective qui permet l’insertion".
Emmanuel Macron a confirmé son ambition de ramener le déficit public sous les 3 % d’ici 2027, et de commencer à réduire le poids de la dette. L’enjeu est de taille, avec un déficit qui était encore à 6,5 % du PIB fin 2021, et une dette publique à 112,9 %, du fait de la crise sanitaire.

Aucun effort massif n’est réellement annoncé sur les dépenses, le président réélu comptant beaucoup sur la croissance et le plein-emploi pour dégager de nouvelles recettes. Pour financer un programme dont il estime le coût à 50 milliards d’euros, il table toutefois sur 35 milliards d’économies de coût de fonctionnement de l’État et des collectivités locales. Mesure phare, le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, ne dégagera des économies qu’à moyen terme puisqu’elle entrera en vigueur progressivement.
En proposant de poursuivre la réduction des impôts de production, M. Macron souhaite encourager la réindustrialisation du pays, amorcée sous le précédent quinquennat. Hydrogène vert, véhicule électrique, décarbonation de la sidérurgie mais aussi biomédicaments : le pari qui nécessite des investissements massifs, dont une partie sera issue du plan France 2030 lancé avant l’élection, doit s’articuler avec la "planification" écologique. Et une volonté de favoriser les achats publics locaux pour défendre le "fabriqué en France".
Emmanuel Macron a aussi annoncé son intention de relancer le programme nucléaire français avec six réacteurs de nouvelle génération EPR2.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article-direct/politique/france/presidentielle-cinq-choses-a-retenir-du-second-tour
[2] https://www.lnc.nc/article-direct/politique/france/emmanuel-macron-le-nouveau-quinquennat-ne-sera-pas-celui-de-la-continuite
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