Une inflation estimée à 8 % sur le prix final aux consommateurs avec une contraction de 5 % des volumes de viandes : la révision des tarifs d'achat, des marges et des tarifs de commercialisation de l'Ocef, actée par un arrêté, mercredi, par le gouvernement, en réunion collégiale, va peser lourd sur le porte-monnaie des consommateurs.
Dans un communiqué, l'exécutif explique les raisons de ces évolutions. "En 2021, l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a enregistré une inflation moyenne de 15 % des prix des viandes : + 17 % sur les volailles, + 15 % sur la viande bovine, + 13 % pour les viandes porcines et ovines. Les grands pays producteurs rencontrent également de grandes difficultés à honorer leurs commandes avec une offre en grand retrait." Une situation qui engendre d'importants problèmes d'approvisionnement auxquels se couplent des rotations maritimes erratiques.
L'exécutif souligne que "cette conjoncture rend les prix des viandes locales inférieurs aux cours internationaux, alors que les charges des élevages ne cessent d'augmenter." Dans le même temps, "la crise mondiale liée à la Covid-19, renforcée par la récente guerre en Ukraine, a montré l'importance de développer l'autonomie alimentaire de la Nouvelle-Calédonie".
Le gouvernement a donc proposé d'augmenter les prix d'achat aux éleveurs de 27 francs/kg, de revaloriser des marges de l'Ocef, de recaler des prix des découpes importées et locales en fonction des cours des marchés et d'ajuster des fonds de développement des élevages et des moyens alloués à l'Agence rurale.
Ces augmentations auront une influence certaine sur le marché calédonien. L'inflation estimée devrait donc être de 8 % sur le prix final aux consommateurs avec une contraction de 5 % des volumes.
Une commission de suivi des prix des viandes a été créée par l'Ocef, regroupant l'interprofession viande de Nouvelle-Calédonie (IVNC), la Direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (Davar), l'Agence rurale, la Direction des affaires économiques (DAE) et l'Ocef. Cette commission aura en charge, notamment, la collecte de données des marchés internationaux et la formulation de propositions d'évolutions tarifaires paramétrées et plus régulières, afin de contenir l'inflation sur la viande commercialisée.
Par effet mécanique, les propositions d'augmentation du prix des viandes, en lien avec la conjoncture internationale et la rationalisation des dépenses publiques, devraient engendrer une baisse des volumes importés. Or, les fonds de développement de l'élevage bovin, porcin, ovin et cervidé perçoivent des recettes à partir de prélèvements sur les viandes importées et sur les viandes locales. Ces fonds sont indispensables au financement des structures professionnelles et à certaines actions en faveur du monde de l'élevage, rappelle le gouvernement. Afin de maintenir un niveau de recette identique, les montants actuels seront donc revalorisés de 5 francs/kg.