
Karim Benzema contre Sadio Mané, Carlo Ancelotti face à Jürgen Klopp, la revanche de Mohamed Salah, des dizaines de milliers de fans arrivés d'Angleterre et d'Espagne dans la capitale française: tout est prêt pour "le match le plus important du football mondial", comme le dit l'entraîneur italien.
La "Maison Blanche" peut allonger son incroyable record avec un 14e trophée, et les "Reds" en conquérir un 7e et rejoindre l'AC Milan au deuxième rang des géants européens.
Liverpool-Real devient la première affiche jouée trois fois en finale de C1, mais ce classique est furieusement moderne: il devrait aussi éclaircir le duel pour le Ballon d'Or entre Karim Benzema et Sadio Mané. Pour remporter ce prestigieux prix, qui sera décerné en octobre, "il faut être soit Lionel Messi, soit Cristiano Ronaldo, soit avoir gagné la Ligue des champions", a glissé Jürgen Klopp.
Karim Benzema a sublimé le Real cette saison en C1, avec 15 réalisations, décrochant aussi le 35e titre de champion d'Espagne des Madrilènes ainsi que la Supercoupe d'Espagne. Sadio Mané a manqué la Premier League d'un point, devancé par Manchester City, mais il a remporté les deux coupes nationales en Angleterre. L'attaquant a aussi guidé le Sénégal à sa première Coupe d'Afrique, en février, contre l'Égypte de son partenaire Mohamed Salah (0-0 a.p., 4 t.a.b. à 3).
Ce dernier, autre candidat au Ballon d'Or, avait dû abandonner la précédente finale Real-Liverpool (3-1), en 2018, blessé après une intervention musclée de Sergio Ramos.
Alors, si Jürgen Klopp "ne trouve pas que vouloir prendre sa revanche soit une idée terrible", Mohamed Salah est tout de même "très motivé, motivé à bloc après ce qui s'est passé avec Madrid la dernière fois. C'était le pire moment de ma carrière. J'étais vraiment, vraiment démoralisé à ce moment."
Plutôt qu'une revanche, il s'agit d'une belle, puisque Liverpool avait gagné la première finale, en 1981 (1-0), au Parc des Princes, à une époque où le Stade de France, ouvert pour le Mondial-1998, n'existait pas. Ce titre, grâce au but de l'inattendu Alan Kennedy, est resté dans les mémoires des fans de Liverpool, prêts à déferler sur Paris, qui n'a pas vu tant de supporters de football depuis l'Euro-2016.
En tout, 6 800 policiers, gendarmes et pompiers sont mobilisés par la Préfecture de police de Paris pour assurer la sécurité du match, avec un œil sur les 30.000 à 40.000 supporters des "Reds" qui pourraient débarquer à Paris sans billet.
Le duel entre les légendaires maillots blancs et les mythiques tuniques rouges n'est pas qu'un morceau d'histoire, c'est aussi l'actualité du foot. Il s'agit de la troisième finale en cinq ans pour le Liverpool FC, sacré en 2019 ; de la cinquième en neuf ans pour la "Maison Blanche", qui a signé un somptueux triplé de 2016 à 2018.
La finale offre aussi un superbe duel d'entraîneur. Deux fois finalistes malheureux, avec Dortmund en 2013 et Liverpool en 2018, l'Allemand Jürgen Klopp a appris à gagner l'année suivante. Sur l'autre banc, le "Mister" italien Carlo Ancelotti, qui dirige ses hommes d'un mouvement de sourcil, est un grand spécialiste de l'épreuve, qu'il a déjà remportée trois fois, avec l'AC Milan (2003, 2007) et lors d'un premier passage à Madrid (2014). Il l'a aussi gagnée deux fois comme joueur.
Pourtant, une finale contre Liverpool lui rappelle aussi le pire souvenir de sa carrière: en 2005, son Milan menait 3-0 à la pause avant d'être remonté en six minutes par les Reds et de s'incliner aux tirs au but (3-3, 3 t.a.b. à 2).
Mais cette saison, c'est bien le Real de "Carletto" qui s'est spécialisé dans les remontées fantastiques. Régulièrement dominés sur la pelouse à chaque tour, les Madrilènes sont passés à chaque fois à la "grinta". Avalé le PSG (0-1, 3-1), bousculé Chelsea (3-1, 2-3 a.p.), renversé - en deux minutes - Manchester City (3-4, 3-1 a.p.).
Avec en plus un scénario renversant, cette finale entrerait vraiment dans l'histoire.
