Le WWF et l'IRD ont rendu publics les premiers résultats d'un projet de thèse portant sur l'importance du Grand Lagon Sud pour la tortue "grosse tête" et sur les stratégies de conservation à mettre en œuvre pour sauver cette espèce classée en "danger critique d'extinction" sur la liste rouge de l'UICN.
Un vaste travail d'inventaire effectué depuis 2016 par le WWF a permis de mettre en évidence "l'importance majeure et sous-estimée" des îlots du Grand lagon Sud pour la reproduction des tortues grosse tête. Sur la base de ce travail, en partenariat avec l'IRD, l'association Bwära tortues marines, l'Aquarium des lagons, la province Sud et le gouvernement, un projet de thèse est en cours depuis l'an dernier pour "identifier les meilleures stratégies de conservation à mettre en œuvre dans un contexte de réchauffement climatique".
Les premiers résultats laissent apparaître que 15 à 30 % de la population du Pacifique Sud se reproduit en Nouvelle-Calédonie, confirmant ainsi l'importance de ce site et la responsabilité de la Nouvelle-Calédonie dans la préservation de l'espèce.
D'autre part, l'étude met en exergue les effets néfastes du réchauffement climatique, principalement sur la féminisation des tortues : "Plus il fait chaud dans les nids, plus il y a des femelles." C'est ainsi le cas à la Roche-Percée, où la quasi totalité des individus nés sont des femelles. En revanche, la chaleur moindre sur les îlots du lagon permet de maintenir un équilibre entre les sexes. Les chercheurs étudient à présent l'hypothèse de savoir si cet équilibre pourrait atténuer l'impact constaté à Bourail.
Les données collectées lors de la prochaine saison de pontes, à l'été 2022-2023, permettront de compléter ces travaux, l'objectif étant, à terme, "de formuler des recommandations pour la mise en œuvre de mesures de gestion concrètes adaptées à la sauvegarde de l'espèce".