Le petit navire a fait son entrée vers 19 h au port de Trébeurden dans une épaisse brume de chaleur. Son bateau amarré, Yann Quénet a débarqué pieds nus, après une dernière navigation depuis les Açores qu'il avait quittés le 12 juillet. Interrogé sur la portée de son exploit sur une coque de noix, construite en 400 heures, sans moteur et dépourvue de communication avec la terre, il a relativisé la performance, expliquant : "c'était un vieux rêve et j'ai réalisé mon rêve", avant d'aller rejoindre ses amis. Quénet, barbu comme à son habitude, est apparu souriant et détendu.
Le torse émergeant du roof de son bateau progressant à "environ trois milles" vers le port, le marin a répondu avec une constante placidité aux exigences des photographes comme aux brèves questions lancées à distance par les journalistes embarqués sur d'autres navires. "Un peu triste" de voir ce tour du monde s'achever mais "heureux en même temps" de ce retour parmi les siens, a-t-il concédé. Parti au printemps 2019, le jeune quinquagénaire a traversé l'Atlantique, puis le Pacifique jusqu'aux îles Marquises. Après Tahiti et la Nouvelle-Calédonie (début 2021), le marin avait prévu de faire escale en Nouvelle-Zélande et en Australie mais la pandémie en a décidé autrement : en raison de la fermeture des frontières, "Baluchon" a dû faire route directement de Nouméa jusqu'à la Réunion, soit 77 jours de mer, en longeant l'Australie par le nord. Pour boucler ce tour du monde comme il se doit, il ne reste au marin plus qu'à rejoindre son port d'attache, Saint-Brieuc, dans la journée de dimanche.