
C’est une décision prise par le gouvernement mercredi matin qui est loin de faire l’unanimité. Au contraire, Isabelle Champmoreau et Christopher Gygès s’y sont farouchement opposés : une défiscalisation pour un montant de 2,7 milliards de francs à la société Biscochoc.
Les élus demandent la création d’une commission d’enquête au Congrès pour comprendre les raisons de ce choix, malgré de sérieuses réserves énoncées et présentées dans un communiqué de presse.
Parmi ces réserves, le fait que la province Sud a émis un avis défavorable sur ce projet et la direction des affaires économiques du gouvernement un avis plus que réservé au regard des conditions.
"Concentrer 747 millions CFP d’aide fiscale sur un seul projet au regard de la situation économique et budgétaire actuelle est un non-sens, ajoutent les Loyalistes. Cette somme aurait dû servir au soutien de différents secteurs d’activité en souffrance. C’est une incohérence totale du gouvernement indépendantiste par rapport à l’extrême rigueur du budget supplémentaire."
Le communiqué mentionne également le fait que "le promoteur ne s’engage sur aucune baisse des prix et par conséquent l’aide fiscale ne profitera pas aux consommateurs" et que Biscochoc dispose d’ores et déjà de protections de marches importantes qui viennent "contraindre la liberté de choix des Calédoniens".
Le Loyalistes assurent également que Biscochoc va bénéficier d’avantages fiscaux liés à l’accord de libre-échange avec le Vanuatu," conclu contre les agriculteurs calédoniens et que la création d’emploi est nettement insuffisante (le coût d’un emploi est six fois supérieur à la moyenne des défiscalisations accordées)".
Dans leur communiqué, les Loyalistes s’en prennent ensuite directement Gilbert Tyuienon, en charge de la fiscalité. Il est accusé de ne pas avoir communiqué certaines pièces aux autres membres du gouvernement et se voit considéré comme étant trop proche du dossier en tant qu’acteur à travers le port autonome qui cède un terrain et que maire de Canala puisque la création d’une filière sur sa commune est imaginée.