
Voilà qui devrait plomber le moral de bon nombre de Calédoniens. Météo-France a confirmé à la presse, ce mercredi matin, que La Niña (qui s’est maintenue durant cette saison fraîche), devrait se renforcer à partir de septembre et se poursuivre au moins jusqu’en janvier 2023. Ce qui provoquerait une troisième saison chaude consécutive sous le signe de La Niña. Une fréquence "très inhabituelle" qui n’a été observée qu’à deux reprises depuis 1950 : entre 1973 et 1976, puis entre 1998 et 2001.
Par conséquent, des pluies excédentaires et des températures plus élevées que la normale sont prévues jusqu’en janvier (minimum) en Nouvelle-Calédonie, soit + 50 % de précipitations et au moins +1 °C que la normale jusqu’en janvier 2023 selon les projections des climatologues.

Et ce, parce que les anomalies chaudes de température de l’océan dans le bassin Pacifique sud-ouest devraient se maintenir. À titre d’exemple, les eaux au voisinage de la Nouvelle-Calédonie ont été plus chaudes de 2°C par rapport à la normale durant toute la saison fraîche (favorisant un temps plus chaud et plus humide). "C’est énorme et c’est du jamais vu, explique Thomas Abinun, climatologue chez Météo-France. Si l’influence du réchauffement climatique est évidente, il ne peut pas expliquer à lui seul un réchauffement de l’eau aussi rapide. Il est également influencé par d’autres conditions qu'on a encore du mal à expliquer."
Toujours est-il, cette saison fraîche "a pulvérisé tous les records", aussi bien en termes de précipitations (+130 % de pluies) que de températures élevées (+1,3 °C en journée et +2,6 °C la nuit) entre juin et août, soit la saison fraîche la plus arrosée et la plus chaude jamais enregistrée en Nouvelle-Calédonie. Et ce, avec 2,4 fois plus de types de temps instables (alizés instables ou temps tropical) que la moyenne 1979-2022, soit la saison fraîche la "plus instable" observée depuis 1979.

Autant de données, sur fond de changement climatique, qui font dire à Thomas Abinoun : "Il y a lieu de s’inquiéter. Auparavant, on disait de faire attention au changement climatique pour les générations futures, mais aujourd’hui, on semble déjà être en plein dedans."
