Peu avant l’arrivée de la nuit, ce samedi, le sénateur de l’aire Hoot ma Whaap, Hugues Vhemavhe, a été nommé président du Sénat coutumier, pour un an, à la tribu de Nonhoué, à Canala.
Cet ancien premier vice-président de l’institution, 44 ans, originaire de Ouaré à Hienghène, secrétaire du district de la grande chefferie, succède à Yvon Kona, de l’aire Xârâcùù.
La perspective de cette nomination à la tête de la structure coutumière a soulevé quelques vagues parmi des aires qui ont manifesté leur mécontentement, Hugues Vhemavhe voulant se séparer de deux administratifs de l’institution. Après échanges, "je reviens sur ma décision" a noté l’intéressé qui travaillera en équipe avec notamment l’ex-président Yvon Kona "dans la continuité". La période est charnière sur le plan institutionnel. Il va être important de "voir comment, nous, les coutumiers, serons pris en compte pour l’avenir. On veut apporter une vision dans le panier des négociations. Négociations qui se feront entre les politiques et l’État".
Instauré dès la mise en place des institutions coutumières, puis réactivé en 2017 et freiné par la Covid et un décès, le Conseil national des grands chefs a été officiellement institué ce samedi à Canala, sous le nom de "Inaatr Ne Kanaky". Kanaky, non pas pour son caractère politique, mais pour sa signification du pays kanak, selon Hippolyte Sinewami-Htamumu, grand chef du district de La Roche à Maré, désigné président de la nouvelle organisation. "Nous faisons un constat depuis trente ans. Nous voyons que les institutions coutumières sont régies par un cadre juridique, les textes et la vision ont de fait du mal à avancer" estime le responsable de "Inaatr Ne Kanaky". "Ce nouvel "outil" permettra de porter la voix coutumière à un niveau plus élevé, vers l’État ou l’international".