L’Espagne fracasse les rêves français. La génération Parker cherche toujours ses successeurs. Neuf ans après le seul sacre du basket français, les Bleus ont plié face à leur meilleur ennemi (88-76), la Roja si souvent assassine des rêves tricolores.
La douleur est vive pour les vice-champions olympiques, "pas venus pour finir deuxièmes", comme ils le répétaient, un an après une autre finale perdue aux JO de Tokyo. Pour ajouter à la douleur, ils s’inclinent face à l’ennemi intime espagnol les ayant déjà éjectés de la finale de l’Euro 2011, des JO 2012, de l’Euro 2015 à domicile ou encore des JO 2016. Un nouvel épisode pouvant relancer la rivalité du basket européen au XXIe siècle.
Les frères Pau et Marc Gasol retraités, une autre fratrie a enfilé les habits de bourreau des Bleus : Willy et Juancho Hernangomez. Le vétéran de 37 ans Rudy Fernandez, l’homme de la cravate sur Tony Parker lors de la finale perdue de 2011, ne les avait jamais vraiment enlevés.
Touché par la grâce, l’intérieur des Denver Nuggets Juancho Hernangomez (27 points) a brimé les Bleus à distance. Lui qui tournait à 30 % de réussite derrière la ligne, a signé un 7/9 (78 %).
Un an après la finale des JO de Tokyo, les vice-champions olympiques échouent de nouveau sur la dernière marche. Sauf que cette fois, ce n’est pas face aux intimidants Etats-Unis mais une équipe espagnole novice, comptant seulement huit joueurs ayant déjà disputé un grand tournoi. Quand en face, ils étaient autant parmi la bande d’Evan Fournier (23 points) et Rudy Gobert (6 points et 6 rebonds) à avoir participé à l’aventure japonaise.
Dépassés par l’enjeu et la furia défensive espagnole, les hommes de Vincent Collet ont laissé filer la finale en première mi-temps. Ils n’ont jamais pu totalement remonter l’écart de 21 points subi dans le deuxième quart-temps (47-26).
Vincent Collet avait prévenu : "la finale doit être une œuvre." Ses hommes n’ont pas livré le tableau attendu, le pinceau tremblant s’ajoutant aux imprécisions usuelles (19 pertes de balles).
Finalement, la finale représente fidèlement leur parcours : la parenthèse polonaise à part, rien n’a jamais été simple. "Vous ne lâchez jamais", les applaudissait le sélectionneur après la qualification miraculeuse contre l’Italie, la deuxième de suite après celle contre la Turquie.
Une nouvelle fois ses joueurs n’ont pas coulé au plus fort de la tempête, ils ont même entretenu l’espoir. En particulier Evan Fournier, capitaine retrouvé. Ses cinq points juste avant le retour des vestiaires ont permis de retrouver le parquet avec seulement dix longueurs de retard (47-37). L'élan de remontada s’est poursuivi, avec un 20-2 infligé, jusqu’à revenir brièvement à trois points (49-46). Sans pouvoir jamais revenir dans cette finale qu’ils n’ont mené qu’une possession (1-0).