Le contraste est saisissant. Le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, paraissait presque serein au moment d'évoquer, cette semaine devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, sa confiance de voir se "renouer les fils du dialogue". Il assurait même avoir toujours contact avec les différentes parties dans l'optique de réunions bilatérales, trilatérales et même de la tenue du désormais très à la mode comité des partenaires. Comme si le dossier calédonien avançait tranquillement mais sûrement à Paris, bien loin des gesticulations politiques du Caillou. Autre endroit, aussi surprenant que cela puisse paraître, où la question calédonienne semble avancer à grands pas, Washington a été le cadre d'une improbable intervention du président du gouvernement, Louis Mapou. Un discours qui n'aurait certainement jamais pu être prononcé sans un blanc-seing de l'État français. Joe Biden n'aurait en effet pas pris le risque, sous peine d'être accusé d'ingérence par un proche allié, d'inviter et de laisser s'exprimer les gouvernements calédonien et polynésien sans l'aval du Quai d'Orsay, voire directement de l'Élysée, qui a accepté de "prêter" l'une de ses compétences régaliennes, et non des moindres.

Un discours qui n'aurait certainement jamais pu être prononcé sans un blanc-seing de l'État français.

Une "délégation de pouvoir" qui semble envoyer un message très clair aux indépendantistes : il est possible pour la Calédonie d'avoir sa propre voix... même au sein de l'ensemble français.