Alors qu'il rentrait de Kiev, des missiles se sont abattus sur la capitale ukrainienne ainsi que sur plusieurs grandes villes du pays. Aussi, au moment de détailler à la presse le contenu de sa mission sur place, Nicolas Metzdorf est-il apparu choqué : " Voir à mon réveil que les quartiers dans lesquels je suis passé, où j'ai vu des femmes et des enfants se promener, étaient pris pour cibles, c'est effrayant. "
Parti sur place dans le cadre d'une mission pour l'accueil des réfugiés ukrainiens en France, le député de Nouvelle-Calédonie n'hésite pas à parler de " crimes de guerre ". " Ce qui s'est passé, c'est comme si on avait bombardé les jardins du Luxembourg à Paris, ce sont des cibles civiles. "
Auparavant, le député Renaissance avait eu le temps d'échanger avec ses homologues pour travailler à l'accueil des réfugiés ukrainiens sur le sol français. Un accueil modeste en proportion - de l'ordre de 106 000 personnes actuellement - mais apparemment apprécié des premiers concernés.
" Les Ukrainiens ont privilégié les pays d'accueil où il y avait déjà une communauté, comme l'Allemagne ou la Pologne, observe Nicolas Metzdorf. En France, cette communauté était très réduite. Mais aujourd'hui, les Ukrainiens réfugiés en France vantent les mérites de notre accueil et commencent à en parler autour d'eux. On voit arriver des réfugiés d'Italie ou d'Espagne, qui sont attirés par les conditions d'accueil et de scolarisation que leur offre la France ".
Il a aussi été question du retour des réfugiés vers l'Ukraine. Mais la situation actuelle impose un délai : " Évidemment, il y a la question de la guerre, mais ce qui les préoccupe en ce moment, c'est l'arrivée de l'hiver. Les autorités ukrainiennes nous ont demandé de garder les réfugiés en France pour le moment, en raison d'une pénurie de logements chauffés et des tensions qui peuvent apparaître sur le réseau énergétique ukrainien. "
Le rapporteur de la mission pour l'accueil des réfugiés ukrainiens en France va maintenant faire remonter ces informations, qui viendront alimenter la réflexion sur les sommes allouées à l'accueil des réfugiés dans le cadre d'une loi de finances rectificative à venir.