
Ils se sont donné rendez-vous samedi à 10 heures pour un pique-nique solidaire à Numbo, juste au-dessus du site de construction du futur incinérateur de déchets dangereux, projet porté par l’entreprise Promed [1], pour poursuivre leur but : stopper cette installation.
"On veut interpeller les politiciens, les institutions, les porteurs du projet, leur dire qu’on ne veut pas de cet incinérateur, tempête Matéo Séléone pour l’association Mieux vivre dans la presqu’île de Ducos. On sait tous que l’incinérateur va produire de la pollution pour la santé des Océaniens. C’est déjà tellement saturé ici et on rajoute une bombe atomique. Ça va tuer à petit feu ceux qui vivent sur la presqu’île."
L’association de défense de l’environnement EPLP a d’ailleurs déposé vendredi un recours administratif préalable auprès de la province Sud pour demander de nouveau le retrait du projet dans cette zone habitée.
"On a découvert que les meilleures techniques disponibles n’étaient pas respectées. Ils se sont basés sur des normes de 2002 alors que les dernières datent de 2018, expose la présidente de l’association Martine Cornaille. Même si la Calédonie n’est pas soumise aux normes européennes, le Code de l’environnement prévoit que les meilleures techniques disponibles doivent s’appliquer."
Par exemple, les normes de rejets aqueux ou encore les dioxines, polluants organiques persistants, sont censées être divisées par deux. Or EPLP pointe une non-prise en compte de ces nouvelles normes. Ainsi la valeur de rejets d’oxyde d’azote, un gaz polluant, serait établie à 200 mg/Nm3 (normo mètre cube soit le contenu d’un volume d’un mètre cube) quand la valeur issue des meilleures techniques disponibles est fixée à 80 mg/Nm3.
Dans son courrier à la province Sud, EPLP demande la relocalisation de l’incinérateur dans une zone éloignée d’habitations, la révision des valeurs limite de rejet pour les émissions atmosphériques de l’incinérateur ou encore la réalisation d’une étude sur la ration alimentaire des habitants de la zone, pour évaluer leur exposition aux produits toxiques par voie alimentaire.
Sans réponse de la province Sud ou en cas de réponse négative, EPLP a indiqué prévoir un recours en justice.
De son côté, la province Sud indique qu'ayant reçu le courrier vendredi soir, elle prendra le temps d'analyser les éléments et répondra dans les meilleurs délais.
